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Faut-il être courageux pour tout quitter pour voyager ?

tour-du-monde-a-veloQuand je raconte mon histoire, la réaction qui revient le plus souvent c’est : « wow, tu es si courageux !« 

En vérité, je ne me sens pas courageux du tout. Au contraire. Pour moi, le courage ça aurait été de continuer de faire ce que j’avais toujours fait.

Continuer d’aller au boulot tous les matins à 9h, à bosser pour un patron qui se trompait systématiquement sur mon prénom (non, je ne m’appelle pas Grégory !), qui me payait au lance-pierre tout en se gavant sur mon dos, avec une reconnaissance proche du néant absolu.

Le vrai courage, ça aurait été que je continue d’affronter ça tous les jours pendant les 39 ans me restant à cotiser pour ma retraite.

Tout quitter pour partir sur la route, c’était le choix de la facilité.

J’ai dit adieu aux responsabilités, aux factures à payer, à la vie « normale ». Celle où tu dois constamment faire attention à ton paraître, renvoyer une image bien propre, qui correspond à ce que les autres attendent de toi.

Et j’ai embrassé une vie nomade. Sac sur le dos, sans avoir la moindre idée de ce que j’allais faire du lendemain.

Et sur la route, je me suis trouvé.

Le voyage est une introspection. Un moyen d’apprendre à se connaître, d’affiner sa personnalité. De discerner ses goûts, ses valeurs.

Bref, voyager permet de grandir.

J’ai rencontré des tas de gens qui pensaient comme moi. Des gars et des nanas avec une soif de découverte, de rencontres, d’échanges. Je n’avais plus besoin de porter le masque qui était le mien dans notre jolie petite société toute lisse. Plus besoin de jouer un rôle : j’avais trouvé ma place.

Alors non, je n’ai pas été courageux. J’ai juste fait ce qui me semblait essentiel pour me sentir bien, à une époque où je cherchais à donner un sens à ma vie.

A moins, en fait, que cela soit ça le courage.