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Visiter Sarajevo : tout savoir pour préparer votre séjour (inclus : mon récit de voyage)

Après un séjour assez particulier à Belgrade, j’ai décidé de continuer mon roadtrip dans les Balkans en me rendant à Sarajevo. Je dois dire que je n’avais pas beaucoup d’attentes sur cette ville, dont le nom m’évoquait une seule chose : les journaux télévisés de mon enfance. Pour moi, Sarajevo est à jamais associée aux images grises et tristes des bombardements, des déplacements de population, des interventions des casques bleus.

Infos pratiques :

Pour trouver un vol pas cher à destination de la Bosnie, regardez sur Skyscanner : en préparant cet article j’ai trouvé un aller-retour à moins de 30 euros ! (par contre Sarajevo est compliquée d’accès, les vols directs sont vers Tuzla, à 100km de là).

Pour le logement, les meilleurs hôtels de Sarajevo sont listés ici. Et je vous donne mes bons plans plus bas dans cet article.

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Dans la plupart de mes voyages, j’anticipe un minimum mentalement ce que je vais trouver une fois sur place. Pour Sarajevo, je ne savais pas sur quel pied danser : la guerre est finie depuis plus de vingt ans, mais qu’en est-il vraiment ? C’est la première fois que je me rends dans une zone ayant connue une guerre aussi proche. Comment est la population ? Comment vivent les gens ? La ville vaut-elle le coup d’oeil ? Autant de questions qui fusaient dans mon esprit.

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Quel bonheur de voir la nature aussi préservée

Mon bus est donc arrivé depuis Belgrade après un long périple à travers les reliefs du nord-est de la Bosnie. A l’automne, le trajet est coloré : les arbres se sont parés de rouge, d’orange, de jaune, et certains sont encore bien verts.

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Après la frontière, on longe une rivière dans laquelle se jettent à pique des montagnes qui me rappellent vaguement les fjords de Norvège. Le bus tourne sans cesse dans les virages en épingle. Le chauffeur a allumé une cigarette et j’essaie d’éviter d’inhaler sa fumée. Je ne peux pas m’empêcher d’admirer la campagne de Bosnie : des fermes, des près où paressent des moutons. Je voyage dans le temps, et je me régale.

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Quelques kilomètres avant Sarajevo, on longe un canyon. Des maisons sont perchées ça et là, telles des nids d’aigles, observant les allées et venues des voyageurs. La nature est belle, préservée, pure.

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Après un dernier virage, la ville se dévoile sous mes yeux. Sarajevo s’étend entre les collines verdoyantes, grignotant du terrain sur chacune d’elle. Mille minarets percent ses toits de tuiles oranges. La lumière de fin de journée rend l’ambiance magique.

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Le centre est un vieux bazar à l’ottomane qui donne davantage l’impression d’être dans un bourg de haute-montagne que dans une capitale. Plein de petites ruelles qui partent dans tous les sens, des échoppes de bijoux, de tissus ou d’antiquités, des cafés, des restaurants, … Sarajevo a une âme !

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Un peuple et une ville encore marqués par la guerre

En s’éloignant du vieux centre animé, la réalité se rappelle à moi. Sarajevo est encore meurtrie du siège qu’elle a subie entre 1992 et 1995. De nombreux bâtiments sont encore défoncés ou criblés d’impacts de balles.

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Et si certains quartiers sont parfaitement rénovés (parfois au détriment du bon goût, comme en témoignent les quelques grattes-ciel qui ressemblent à des furoncles au milieu de cette mer de toits orangés et homogènes), d’autres, excentrés et à l’abri du regard des touristes, sont tels qu’ils étaient il y a vingt ans. Des grands boulevards commerçants, tapissés de moulures austro-hongroises. Parfois en excellent état, parfois marqués par les tirs des snipers, parfois un pan de mur complètement manquant.

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La population aussi est marquée. Les visages sont plus fermés que dans le reste des Balkans. J’y croise surtout des personnes d’un certain âge, les jeunes ayant probablement quitté la ville à la recherche d’un avenir meilleur ailleurs. Le chômage explose, ici. La vie est dure. La vraie pauvreté ne frappe pas qu’à l’autre bout du monde, elle est aussi ici, chez nous, en Europe.

Quoi qu’il en soit, je me promène dans Sarajevo avec un vrai plaisir. Les façades élimées, les trottoirs imparfaits, les pavés inégaux et le tram grinçant font de la capitale de la Bosnie une destination bien loin des standards occidentaux optimisés pour les touristes. Je suis vraiment ravi de pouvoir voir cette ville aujourd’hui, avec ses charmes, ses défauts, ses imperfections.

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Sarajevo est riche de son passé et des peuples qui la composent. Les églises orthodoxes côtoient les mosquées, les femmes voilées en croisent d’autres en talons hauts et cheveux au vent. Pour le moment, tout ce petit monde semble cohabiter en paix, même si des tensions persistent.

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Le potentiel touristique de Sarajevo est indéniable. S’ils arrivent à mettre de côté leurs conflits éthnico-religieux et à améliorer les infrastructures touristiques (les deux sont étroitement liés, j’explique ça plus bas), la Bosnie sera une destination de choix pour les touristes dans les années à venir. Son histoire riche et sa population aux multiples facettes lui donnent un atout indéniable sur les plans de l’architecture, de la cuisine, des croyances religieuses et plus généralement des modes de vie.

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A voir, à faire à Sarejevo :

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Par certains côtés, Sarajevo me rappelle Skopje. Un vieux bazar en plein centre de la ville, puis des rues commerçantes qui partent dans tous les sens. Sauf qu’à la différence de Skopje, Sarajevo ne joue pas à la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf. Rien de clinquant ou de grandiose ici. Sarajevo est authentique, même si je déteste ce mot et son utilisation souvent galvaudée. Sarajevo ne fait pas grand chose pour les touristes, et il n’y a finalement que très peu « à faire » sur place.

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Le vrai charme de Sarajevo, c’est son ambiance. Et celle-ci se découvre en flânant à pieds dans les différents quartiers de la ville. Le vieux bazar, donc, mais aussi les rues piétonnes autour, où l’on tombe tantôt sur une église, tantôt sur une mosquée, sur des petits vieux qui jouent aux échecs géants sous le soleil automnale.

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En prenant de la hauteur, on découvre les cimetières. Des tombes à perte de vue. La mort, la guerre, est omniprésente à Sarajevo, au point d’en faire une manne touristique (je ne vous en dis pas plus, vous verrez sur place). Autour, des petites ruelles partent dans tous les sens : les faubourgs sont un vrai labyrinthe. Et puis, encore plus haut, les bastions, qui offrent un point de vue extraordinaire sur les toits de la ville.

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Vous avez là l’essentiel de ce qu’il y a à faire à Sarajevo. Ne vous éloignez pas des sentiers battus si vous sortez de la ville, il y a de nombreuses mines et les glissements de terrain suite aux inondations de 2014 ont balayé une partie des panneaux les annonçant. N’allez pas perdre une jambe juste pour avoir voulu faire les explorateurs, ça serait vraiment trop bête.

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Pour le reste, afin de bien comprendre cette ville, je vous invite vraiment à vous documenter sur son histoire. Depuis les attentats ayant déclenché la première guerre mondiale au siège de 1992, rien que le 20e siècle vous donnera de quoi occuper vos soirées.

Où loger à Sarajevo :

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Pour ma part, je suis resté à une dizaine de minutes de marche (en flânant) de la place centrale du vieux centre. L’appartement que je louais était rénové, avec une cuisine toute équipée, une superbe vue sur la ville (les couchers de soleil sont top !), et au calme par rapport à l’agitation du centre. Il faut monter un peu pour y accéder, mais c’est pas gênant.

Outre son côté cosy et chaleureux, ce qui m’a plu c’est la gentillesse de l’hôte. Elle a été me chercher en voiture à la gare et m’a proposé de m’y redéposer pour mon départ. Quand je suis arrivé, le frigo était plein : des oeufs, du fromage, des bières, de quoi prendre le petit déjeuner, et pendant mon séjour elle est même venu m’apporter un énorme plat de cuisine traditionnelle préparé par ses soins. Un vrai régal.

Malheureusement, impossible de remettre la main sur l’appartement en question. Du coup je vous invite à consulter cette liste qui regroupe les meilleurs logements de Sarajevo. Et de vous souhaiter d’avoir autant de chance que moi !

Comment se rendre à Sarajevo depuis Belgrade (et inversement)

Je ne vais pas vous dire le contraire : se déplacer en Bosnie (et avec ses pays frontaliers) est franchement galère. Première chose à propos de Sarajevo : la ville est découpée en deux parties. L’une est appelée « République Serbe de Bosnie » et l’autre « Fédération de Bosnie-Herzégovine« .

En arrivant depuis Belgrade, je me suis retrouvé dans la gare de la partie serbe de Sarajevo, la gare d’Istocno. Elle se situe à 7/8 kilomètres du centre-ville. Heureusement que la mère de mon hôte est venue me chercher en voiture, car ça aurait été galère en transport ou en taxi (surtout que je n’avais pas encore pu retirer de monnaie bosniaque).

Et si vous vous demandez si c’est plus simple de rallier ces deux villes en train, la réponse est simple : à l’heure où j’écris ces lignes (octobre 2016) il n’y a pas de train entre Belgrade et Sarajevo. MISE A JOUR OCTOBRE 2022 : il y a désormais des bus Flixbus qui font la liaison Sarajevo (gare centrale) – Belgrade.

Ah, et détail qui a son importance : si vous comptez mettre des bagages dans la soute du bus, prévoyez 1€ par bagage (dans la monnaie locale ou directement en euro) à transmettre au copilote du bus. Ce service n’est pas inclut dans le prix du billet, et je me suis retrouvé pris au dépourvu car il me manquait 50 dinars serbes pour payer mon sac en soute (heureusement, j’ai été dépanné par une gentille dame compatissante face à la mine patibulaire du bonhomme).

Pour quitter Sarajevo à destination de Mostar (ou ailleurs dans le pays), il me fallait quitter la ville depuis la gare centrale, c’est à dire celle de la Fédération de Bosnie. Pour avoir des infos depuis cette gare sur comment me rendre à l’étranger ensuite (car je ne compte pas passer ma vie en Bosnie), impossible d’avoir une réponse satisfaisante, chacun se renvoie la balle. Bref, c’est franchement galère. MISE A JOUR OCTOBRE 2022 : il y a, désormais, des liaisons en train entre Sarajevo et Mostar (2 départs par jour, un tôt le matin et un en fin d’après-midi, pour 2h de trajet environ et entre 5 et 7€ le ticket). Merci à Alicia qui a fait le voyage récemment pour cette info précieuse !

Vous voulez faire un voyage à travers les Balkans ?

Allez lire mes autres articles sur le sujet !
Skopje : premiers pas et découverte de la ville
Skopje : à voir, à faire
Lac d’Ohrid, la perle de la Macédoine
Ma visite de Belgrade (à venir)
Ma découverte de Mostar
Trois jours à Dubrovnik, au coeur de Game of Thrones

Bon voyage 🙂

Jérémy.