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7 souvenirs de mon road trip en Amérique du Nord

Ce matin, Facebook m’a envoyé une notification : ‘vous avez un souvenir à revoir aujourd’hui’. Je clique dessus, et je tombe sur l’une des photos de mon road trip en Amérique du Nord, que j’ai fait il y a déjà quelques années maintenant.

J’ai pris une claque : déjà parce que les années ont passé et que j’ai pris un coup de vieux, mais surtout parce que ce road trip fut extraordinaire. Tous les jours, dans chaque nouvel endroit où j’arrivais, il s’est passé quelque chose que je ne suis pas près d’oublier. Parfois une rencontre, un paysage, une ambiance, un décalage culturel, … Et ça tombe bien : c’était exactement ce que je recherchais en me lançant dans ce projet de voyage à travers le Canada et les États-Unis.

Aujourd’hui, je me suis dit que ça serait sympa de vous partager quelques anecdotes de ce road trip, aussi bien pour vous divertir, me rafraichir la mémoire, et au passage vous glisser quelques conseils si vous souhaitez vous lancer à votre tour dans l’aventure. Et si ce récit vous donne envie de préparer votre propre aventure, je vous conseille d’aller jeter un oeil à Comptoir des Voyages, qui propose justement des road trips sur mesure en Amérique du Nord.

Prêt ? Alors let’s go!

La couleur des arbres sur l’autoroute entre Montréal et Québec

Je ne vous l’ai pas précisé encore : j’ai effectué ce road trip en Amérique du nord sur les mois de septembre et octobre, donc à une période où la météo est encore assez douce théoriquement, et où les premiers signes de l’automne peuvent se manifester.

Et quelle chance j’ai eu, dès mon premier trajet sur les autoroutes canadiennes, de pouvoir admirer les couleurs flamboyantes des arbres sur le bord de la route. Rouge, orange, jaune : ça défilait sans cesse, et je ne pouvais pas en détacher mes yeux (je vous rassure : ce n’était pas moi qui conduisait !).

J’ai retrouvé plus tard ces couleurs automnales merveilleuses lors d’autres road trips, notamment en Europe de l’est, et je trouve cela toujours magique. Pour moi qui vient du Cotentin, où les feuilles des arbres passent de vert à marron en trois jours, puis où tout tombe à la première tempête, je peux vous assurer que la « saison des couleurs » canadienne m’en a mis plein la vue.

Clairement, si je devais vous recommander une période pour effectuer votre road trip en Amérique du nord, je vous conseillerais de choisir la même que moi : fin d’été, début d’automne, même si je me doute bien que selon les années, la saison des couleurs sera plus ou moins avancée (il faut une part de chance !).

Ma rencontre avec des descendants d’immigrés normands

Quelque part au fin fond de la Gaspésie, une « rue de Vitré », petite ville bretonne pas loin de chez moi…

 

Un peu plus tard dans mon road trip en Amérique du nord, alors que je suis toujours côté canadien, je décide de pousser mon exploration jusqu’en Gaspésie, qui est réputée pour être une région magnifique et facile d’accès en voiture depuis Québec.

Alors oui, je vous confirme : non seulement la Gaspésie offre des paysages sublimes, mais en plus on peut y faire des rencontres atypiques.

Lors d’une étape à Trois-Pistoles, je fais la connaissance d’une jeune femme, québecoise donc, qui parle français avec un accent local à couper au couteau, bien plus marqué que ses compatriotes rencontrés à Montréal. Mais, paradoxalement, j’arrive à la comprendre avec plus de facilité et, surtout, je reconnais des drôles d’expression que j’entendais dans la bouche de mes grands-parents. Je creuse un peu et, dans la discussion, j’apprends que la jeune femme a des ancêtres venant d’un village à côté du mien.

Je comprends mieux, alors, pourquoi son phrasé, ses intonations, ses expressions m’étaient familières : cela me rappelait la manière dont une partie de ma famille mélangeait le patois normand à la langue française. Je trouve ça incroyable de voir qu’à l’autre bout de la terre, des gens issus du même terroir que le mien ont réussi à continuer de faire évoluer leur langue originelle, pour en faire la langue que j’entends aujourd’hui, à la fois si proche et si différente du français que l’on parle en métropole.

Les bélugas dans le fjord du Saguenay

Quand j’étais gamin, une baleine s’était échouée sur une plage à côté de chez moi. Mon père m’avait emmené la voir, et j’en ai gardé des images indélébiles dans ma petite tête. Je devais avoir sept ou huit ans maxi, à l’époque, pourtant de là est née une sorte de fascination pour les grands mammifères marins.

Alors quand, au cours de mon road trip au Canada, j’ai appris qu’on pouvait observer des baleines dans le fjord du Saguenay, j’ai définitivement voulu rajouter cette étape sur mon itinéraire (en réalité, elle était déjà cochée : les fjords me fascinent, eux aussi, et après avoir exploré ceux de Norvège je voulais voir à quoi ressemblaient ceux d’Amérique du nord).

A peine arrivé à Tadoussac, le bourg niché à l’entrée du fjord, juste à l’embouchure avec le fleuve Saint-Laurent, je me mets en recherche du meilleur spot pour observer les cétacés. Et là, mes amis, quelle émotion de voir les bélugas danser à deux cent mètres de moi, dans ce décor féérique qu’est le fjord du Saguenay.

Je vais garder les yeux rivés sur le fleuve un long moment, jusqu’à en perdre la notion du temps. Je scrute à la jumelle les eaux sombres dans l’espoir de voir une baleine sortir sa queue élégante, mais je vais être déçu : je ne verrai rien jusqu’à mon départ. Tant pis : je me console avec les bélugas qui, eux, m’offrent un spectacle incroyable.

Incontestablement, cette observation des cétacés dans le Saint-Laurent reste un des moments forts de mon road trip en Amérique du Nord !

Je rentre par la fenêtre dans mon appart’ à Montréal

Vue sur Montréal depuis le parc du Mont Royal

 

Je ne peux pas vous dire que je sois fier de vous raconter cette anecdote car je vais passer pour un idiot, mais tant pis, c’est marrant quand même, je trouve. On est au tout début de mon road trip, et je n’ai même pas encore quitté Montréal, mon point de départ.

Un matin, je sors de bonne humeur de mon appart’ pour explorer Montréal, mais au moment où je referme la porte d’entrée, je réalise que j’ai oublié les clés à l’intérieur. J’essaie de tourner la poignée, mais impossible. Comme dans certains hôtels, une fois claquée, la porte ne peut pas s’ouvrir de l’extérieur. Coup de panique : je suis enfermé dehors, avec toutes mes affaires à l’intérieur.

J’hésite une seconde à appeler le propriétaire de mon logement, qui doit bien posséder un double quelque part. Mais au moment où je m’apprête à composer son numéro, je me rappelle avoir laissé une fenêtre entrouverte. Je ne l’ai pas précisé : je suis au rez-de-chaussée, même carrément « sous la chaussée », dans un espèce de sous-sol semi-enterré d’une maison individuelle située dans un quartier résidentiel très loin du centre. L’appartement n’est pas ouf, d’ailleurs, c’est hyper sombre, mais je ne paie pas très cher.

Bref, je sors de la maison, je la contourne pour arriver du côté où se trouve mon appart’, et je vois la fenêtre entrebâillée. Je me faufile je ne sais pas trop comment là-dedans, en me contorsionnant dans tous les sens (heureusement que je ne suis pas épais !), et j’arrive tant bien que mal à rentrer dans l’appart, récupérer mes clés, et ressortir cette fois en verrouillant intelligemment ma porte (et en fermant ma fenêtre !).

Je peux vous garantir que pendant tout le reste de mon road trip en Amérique du Nord, puisque les serrures sont les mêmes au Canada et aux USA, j’ai redoublé de vigilance à chaque fois : je vérifiais plutôt deux fois qu’une la présence de la clé dans ma poche avant de franchir le seuil de ma porte !

Le coup de stress au supermarché

Le très charmant centre historique de Québec (ville).

 

En Amérique du nord, la plupart des commerces affichent leurs tarifs hors taxe. Vous ne le saviez pas ? Moi non plus. Et ça m’a joué des tours plus d’une fois lors de mon road trip au Canada et aux USA. La première fois, la plus flippante, c’est lorsque j’ai fait mes courses à Montréal le lendemain de mon arrivée.

Avant de quitter la France, j’ai changé mes euros contre des dollars canadiens, et j’ai une bonne grosse liasse dans mon sac à dos. Avant de me rendre au supermarché, je prends 50 dollars, en me disant que ça devrait suffire.

Tout innocent, j’arrive dans le magasin, je m’extasie de la grandeur du truc (c’est pas un Walmart mais une sorte d’équivalence), et je rajoute nonchalamment dans mon panier les produits dont j’ai besoin pour mes premiers jours. Je me prends un paquet de spaghetti, des fruits et légumes, du café, quelques produits d’hygiène, bref je ne vais pas vous faire ma liste de courses mais rien d’extravagant a priori. En attendant mon tour à la caisse, je calcule vite fait, à la louche, combien ça va me coûter : j’estime que je vais en avoir pour une trentaine de dollars.

La caissière scanne mes achats, je vois les tarifs défiler et je suis rassuré : mon calcul à l’arrache semble correct, je suis sous les 50. Sauf que non, en réalité : par un coup de baguette magique, mes 30 et quelques dollars d’achats se transforment soudain en un montant qui excède de quelques poignées de centimes les 50 dollars.

Je m’en inquiète auprès de la caissière : que se passe-t-il ? « C’est les taxes, monsieur« , me répond-t-elle sans me regarder. Je bug complètement. « Euh comment ça ?« . Elle daigne enfin lever les yeux vers moi, soupire, et répète : « C’est les taxes, monsieur« . Le jeune homme derrière moi complète l’information : « Au Canada, on affiche les prix hors taxe, elles sont rajoutées en caisse« .

Piteusement, je demande à faire retirer un paquet de biscuits, expliquant que je n’ai pas assez sur moi, et l’addition repasse miraculeusement sous les 50.

Leçon retenue : pour tout le reste de mon road trip nord-américain, je prévoirai désormais toujours beaucoup plus large que mon estimation afin d’éviter les soucis.

Info utile : tous les produits de supermarché ne subissent pas nécessairement l’ajout d’une taxe : les produits de première nécessité en sont exemptés, comme les fruits, les légumes, les œufs, etc. Ce sont tous les produits transformés (par exemple soupe instantanée, plats préparés, etc) et le reste (hygiène, cosmétique, …) qui connaissent un bond tarifaire lors du passage en caisse. Difficile donc de savoir précisément à l’avance combien on va devoir payer. Prévoyez toujours large !

Ma sortie à vélo sur les rives du lac Champlain

L’itinéraire de mon road trip m’amène à traverser la frontière américano-canadienne, et me voici désormais du côté USA, dans la capitale du magnifique état du Vermont : la toute petite ville de Burlington. Je vais y passer quelques jours, avec pour objectif de découvrir la nature verdoyante des environs, et en particulier le lac Champlain, sur les rives duquel la ville a été construite.

Je déniche sans trop de mal une boutique qui loue des vélos et je demande quelques conseils sur les meilleurs chemins pour découvrir le lac sans faire trop de kilomètres (mine de rien, la fatigue du road trip commence à se faire sentir, et j’ai pas envie de griller tout ce qui me reste en énergie pour une sortie à vélo). Le gars me montre plusieurs itinéraires possibles sur une carte, me fait quelques recommandations persos (il a l’air de bien connaître aussi bien le vélo que la nature environnante), me remet mon matos et hop, je me mets en selle.

Le sentiment de liberté qui m’envahit est instantané. Et pourtant, pendant mon road trip, j’ai constamment eu cette impression géniale de pouvoir aller où je veux quand je veux, totalement à ma guise. Mais avec le vélo, c’est un cran au-dessus. Je ne sais pas si c’est lié au fait de pouvoir s’arrêter partout, d’emprunter des petits chemins, d’être au cœur de la nature sans signe d’âme qui vive – probablement un peu de tout cela en même temps -, mais je suis aux anges. J’appuie tranquillement sur les pédales de mon VTT, je sens les feuilles mortes crisser sous mes roues, et je me laisse bercer par le son du clapotis des flots. Sérénité totale.

A la fin de la journée, je suis vanné mais heureux : j’ai dû croiser 5 personnes à tout casser, j’ai pris ma dose de nature pure, je me sens ressourcé et apaisé. Une des plus belles journées de mon road trip à travers les USA et le Canada !

Le coucher de soleil sur le Saint-Laurent

Je termine cet article sur les anecdotes de mon road trip en Amérique du nord par un moment de pur contemplation.

Je suis assis sur un petit rocher, au bord du fleuve Saint-Laurent, quelque part au fin fond de la Gaspésie. Le fleuve est tellement large que j’aperçois à peine la rive opposée. La lumière du coucher de soleil teinte de jaune-orangé le décor. Les flots sont doux, apaisants. De toutes petites vagues viennent caresser les cailloux sous mes pieds. Je regarde fixement vers le lointain, laissant mes pensées dériver. J’imagine les sensations de Jacques Cartier et de ses hommes, quelques siècles plus tôt, en découvrant cette terre inconnue.

Je ne bouge pas, malgré la température qui baisse, jusqu’à la disparition totale du soleil derrière la ligne d’horizon. Alors seulement, je me relève et je reprends mon chemin : une bonne nuit de sommeil, et la suite de mon road trip canado-américain le lendemain.

Conclusion

Voilà, on arrive au bout de cette petite série d’anecdotes, j’espère qu’elles vous auront intéressé et pourquoi pas, même, donné envie de vous lancer à votre tour dans un road trip en Amérique du nord : cette région du monde est merveilleuse, ses paysages majestueux, et sa population adorable, alors n’hésitez vraiment pas !

A bientôt sur mon blog,

Jérémy