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Envoyer des cartes postales à l’heure des réseaux sociaux : loufoque, désuet, ou génial ?

Vous vous rappelez quand on était petit ? Il y avait toujours un jour, pendant les vacances, où nos parents s’installaient à la terrasse d’un café, une ribambelle de cartes postales sur la table, un crayon à la main, et sirotaient leur jus de fruit à la recherche d’inspiration pour envoyer des nouvelles aux oncles, tantes, grands-parents, cousins éloignés et autres membres de la famille qu’ils ne voyaient qu’une fois par an, mais « ils nous ont envoyé une carte postale de leurs vacances à Benidorm, alors on va leur écrire aussi hein ». Et puis nous, les enfants, qui devions rajouter dans un recoin notre plus belle signature avec un « gros bisous » ou un « affectueusement« , alors qu’on se souvenait à peine du visage du destinataire. Ces souvenirs ne parlent peut-être pas aux plus jeunes de mes lecteurs, mais ça doit probablement rappeler des choses à ceux qui ont mon âge ou un peu.

Bon, et bien aujourd’hui je vous parle de mon amour, ou plutôt de ma nostalgie, pour les cartes postales. Parce que, justement, ma belle-famille vient de m’écrire du Vietnam, et ça faisait une éternité que je n’avais pas trouvé une vraie carte postale dans ma boîte aux lettres (par contre pour recevoir des photos sur Messenger là ça ne manque pas). Perso j’adore ça, et je vais tâcher de vous expliquer pourquoi dans cet article.

Pourquoi je suis nostalgique des cartes postales

La scène que je viens de décrire quelques lignes plus haut, c’est un vrai beau souvenir de mes vacances d’enfant. Parce qu’on a consacré un vrai moment en famille, assis à une table, à réfléchir aux quelques mots qu’on allait envoyer à une personne qui comptait un minimum pour nous. C’est une vraie petite parenthèse prise tous ensemble pendant les vacances. Et, preuve que ça a compté : c’est resté gravé dans ma mémoire jusqu’à une trentaine d’années plus tard.

Alors qu’aujourd’hui, à l’heure où on s’envoie tous des dizaines de photos via tout un tas d’outils numériques, finalement on ne prend pas le temps de réellement penser à la personne qui reçoit la photo. On clique, on met un cœur, et basta. C’est dommage.

> Les choses que j’aimais dans les cartes postales traditionnelles

J’aimais vraiment cette idée de se poser pour réfléchir aux trois phrases qu’on allait rédiger sur le petit bout de papier. C’était un vrai travail d’écriture : en dire le plus possible avec le moins de mots possibles. Être le moins banal possible tout en souscrivant aux « codes » de la carte postale. Faire sourire, faire une blague, un jeu de mot, un truc qui sort du « bons baisers des Îles Féroé, affectueusement« . Ça force à se creuser les méninges, et en tant qu’amoureux des mots, ça ne pouvait que me plaire (certains me diront qu’on peut faire la même chose avec Twitter, c’est pas faux, mais c’est pas pareil quand même 🙂 ).

J’aimais aussi ce moment à faire tourner les promontoires des magasins de souvenirs pour faire défiler les paysages des cartes postales, en se disant « tiens celle là elle plaira à ma grand-mère« . En prendre une, la remettre, puis en sélectionner une autre. En acheter une dizaine en se disant qu’on verrait bien qui aurait quoi, et finalement ne pas toutes les envoyer, par faute de calcul, par défaut d’adresse d’un des destinataires choisis, ou parce qu’on a envie de s’en garder une pour soi-même, comme un souvenir de son séjour.

J’aimais vraiment imaginer le plaisir que mes proches allaient avoir en découvrant notre court texte dans la boîte aux lettres, même si c’était loin d’être de la grande littérature. J’en ai envoyé beaucoup à mon grand-père à la fin de sa vie, car je savais à quel point il aimait les recevoir. J’en ai envoyé une spéciale, aussi, à ma petite nièce, quelques semaines après sa naissance, en imaginant le plaisir qu’auraient ses parents à voir son prénom comme destinataire.

> Pourquoi j’aime (toujours) recevoir des cartes postales

Et de l’autre côté de la carte postale, j’ai toujours adoré, aussi, recevoir un beau paysage avec le petit mot de l’autre côté, en imaginant les personnes à l’autre bout du monde prendre ce moment pour penser à moi et aux miens. Je trouve que c’est une attention délicate, personnalisée, bien plus forte qu’un simple message sur Messenger. Parce qu’il y a un véritable investissement : le temps d’aller trouver la carte postale, de l’écrire, d’acheter le timbre, de trouver le bureau de poste. Quand on envoie une carte postale à quelqu’un, on lui consacre du temps, de l’attention. On ne le fait pas pour n’importe qui, on le fait, normalement, pour les gens qui comptent.

J’ai aussi toujours aimé inspecter les timbres étrangers, avec parfois des caractères complètement différents du nôtre. Ça c’est mon côté « passionné par les langues étrangères » qui parle. Ça m’est même arrivé, une fois, de m’écrire à moi-même depuis le Népal pour conserver le timbre et l’enveloppe bien particulière dans laquelle j’avais glissé la carte.

J’ai toujours aimé les cartes postales parce qu’elles nous ancrent dans le monde réel plutôt que dans le virtuel. Parce que c’est une preuve physique, palpable, que quelqu’un a eu une petite pensée pour nous depuis l’autre bout du globe.

A gauche, une carte postale de New York envoyée par mon grand-père quand j’avais 8 ans, toujours conservée précieusement…

Comment envoyer des cartes postales à l’heure des réseaux sociaux

Aujourd’hui, alors qu’il n’a jamais été aussi facile d’envoyer une photo de ses vacances à ses proches restés en France tandis qu’on se fait dorer la pilule sous les tropiques, les cartes postales ont pris d’autant plus d’importance : c’est, je le disais plus haut, un geste d’engagement fort vis à vis de la personne à qui on écrit.

En revanche, l’inconvénient majeur des cartes postales, et ça c’est quelque chose qui n’a jamais changé au fil des époques, c’est que le choix des éléments photographiés est particulièrement restreint. Ça m’est arrivé plusieurs fois, faute de trouver quelque chose à mon goût, de devoir envoyer des lieux que je n’avais pas encore visités. Plutôt dommage, quand même, il faut le reconnaître. Et même quand c’est un monument ou un paysage qu’on a eu l’occasion de voir, ce n’est pas toujours dans les bonnes circonstances, genre la météo qui ne sera pas représentative, ou la foule absente/présente sur la photo, ou un détail qu’on a remarqué qui n’est pas à l’image, etc. Sans compter, l’inconvénient majeur pour tous ceux qui aiment les selfies, c’est qu’on ne peut pas être sur la photo.

> La solution des cartes postales à personnaliser

Finalement, pour combiner le charme de la carte postale physique avec le côté pratique et hyper-personnel de la photo prise avec son smartphone, l’idéal c’est d’utiliser des services permettant d’envoyer une carte postale avec vos photos personnalisées. Ça permet de réunir le meilleur de chacun des éléments, le plaisir d’envoyer un petit mot personnel à quelqu’un, qui le recevra réellement dans sa boîte aux lettres, et la personnalisation de la photo, par exemple son autoportrait (le mot français pour « selfie« , n’oublions pas notre jolie langue) devant un monument marquant.

On peut même personnaliser les cartes postales avec un style précis, la possibilité de mettre plusieurs images (comme les « vraies », donc). Bref, on peut vraiment se fabriquer une vraie carte postale digne d’un photographe professionnel, entièrement à son goût.

La carte postale à personnaliser a, aussi, une durée de vie beaucoup plus longue que la simple photo envoyée par messagerie instantanée : elle finira aimantée sur un frigo, encadrée sur un buffet, ou au pire stockée dans une boîte à souvenirs. Alors que la même photo qu’on envoie sur une appli va disparaître quasi-instantanément dans les abîmes du monde numérique.

> Les inconvénients des cartes postales à personnaliser

Alors il y a quand même des inconvénients : moi par exemple j’aime beaucoup écrire à la main, même si je le fais peu au quotidien (et ça ne serait pas toujours très pratique, par exemple pour alimenter ce blog). Et sur les cartes postales à personnaliser en ligne, ce n’est évidemment pas possible : c’est de l’écriture numérique imprimée, même si vous pouvez faire le choix d’opter pour une police « effet manuscrit ».

En terme de prix, c’est aussi, forcément, un poil plus élevé que ce que vous payeriez pour une simple carte postale avec son timbre à destination de la France (même si à la vitesse à laquelle le prix des timbres augmente, ça pourrait vite être plus intéressant y compris financièrement).

Enfin le dernier inconvénient de mon point de vue, c’est que la carte ne part pas du pays où vous vous trouvez. Donc si votre destinataire a envie de recevoir un beau timbre d’un pays exotique, avec la frimousse d’un roi lointain dessus, c’est râpé, malheureusement.

Et vous, les cartes postales, vous aimez ?

Vous l’avez compris, les cartes postales font partie du passé pour beaucoup de gens (« elle s’efface progressivement des habitudes des français » explique cet article du Figaro), mais perso je continue d’aimer cet objet pour lequel j’ai beaucoup d’attachement.

D’ailleurs à chaque voyage depuis de longues années, j’en ramène systématiquement deux dans ma poche : une pour moi, que je rajoute dans un carton « souvenirs de voyage » (qui reste à prendre la poussière dans un grenier, donc clairement l’intérêt est limité, on est d’accord), et une pour mon père, qui collectionne les cartes postales des endroits où ses enfants ont passé un peu de temps depuis leur naissance (y’a eu quelques oublis malheureusement, mais il a une sacrée collection de cartes atypiques, genre Beauvais, Quimper ou Valenciennes, quelques uns des lieux où on a vécu, mes sœurs et moi).

Et vous alors, qu’est-ce que vous pensez des cartes postales ? Vous continuez d’en envoyer une de temps en temps, ou c’est définitivement terminé ?

A bientôt sur le blog !

Jérémy