Aller au contenu

Le wifi dans les avions ? Une belle connerie ! Et voici pourquoi :

ryanair-arnaqueDe plus en plus de compagnies aériennes envisagent de proposer du wifi à leurs passagers. La réaction des gens ? Ils s’enflamment de bonheur, chantent à la révolution, à l’ère nouvelle, à la gloire du tout-numérique.

Pourtant, vous voulez que je vous dise ? Le wifi dans l’avion, moi, ça me fait chier. Vraiment.

Et je vais vous expliquer pourquoi dans les lignes qui suivent :

Vous seriez jaloux, vous ? Moi oui :

Imaginez, vous dites à vos amis : « hé, ce soir je vais dans un endroit avec 150 personnes venues des 4 coins du monde, tous passionnés de voyage ! Et on va passer plusieurs heures tous ensemble ! »

Normalement, tout le monde devrait vous jalouser. « What ? Une soirée internationale et je suis même pas invité ?! »

C’est ça l’avion. C’est l’opportunité de faire connaissance avec une famille d’indiens venus découvrir Paris. Avec des étudiants en Erasmus qui viennent de faire le grand saut en laissant derrière eux le cocon familial, et s’élançant à plein poumon dans leur nouvelle d’adulte. C’est l’occasion d’écouter les histoires d’un couple de retraités américains qui se sont offerts une seconde jeunesse en partant faire un tour du monde.

Et le wifi dans l’avion, ça va tuer tout ça.

Car la famille d’indien va communiquer sur Skype avec leurs cousins restés à New Delhi. L’étudiant en Erasmus va prendre en photo son plateau-repas sous #cellophane et le poster sur Instagram, et le couple de retraités américains va se connecter pour la 17e fois de suite à Facebook pour donner des nouvelles à ses petits enfants restés à Seattle.

Un tiers des français déclare souffrir de la solitude. Un tiers. Et pourtant, on n’a jamais été aussi connecté : facebook, twitter, instagram, snapchat, et tout un tas d’autres applications que je connais de nom mais que je brûlerais sans hésiter si ça permettait aux êtres humains de retrouver un peu de liens.

On passe nos vies sur des réseaux sociaux, mais on n’a jamais été aussi seul

Le ciel, c’est, avec les fonds marins, le seul endroit qui n’a pas encore été contaminé par cette drogue qu’est internet.

C’est le seul endroit où on peut encore adresser la parole à son voisin sans passer pour un mendiant ou un type chelou.

C’est le seul endroit de la planète où on ne reçoit pas de pokes, de twitt, de hashtag et autres notifications qui n’ont pour seule conséquence que nous distraire de la vraie vie, celle qui se passe en dehors des écrans. Celle où y’a des vrais gens qui vivent, respirent, parlent, se marrent, font l’amour, et parfois aussi pleurent, haïssent, mentent, se détruisent.

Je sais ce que certains vont penser. Je travaille sur internet, si je n’ai pas de wifi pendant 48 heures d’affilées, je pète un câble car j’ai constamment besoin de checker mes mails, vérifier si mes lecteurs ont bien reçu leurs exemplaires de mon livre, m’assurer que les annonceurs n’ont pas un besoin urgent de modification ou que mon blog n’est pas tout simplement en panne sèche.

Je ne peux pas me passer d’internet. Et je ne demande à personne de le faire. On n’est plus au moyen-âge, et quoi qu’en pensent les écologistes, une vie sans électricité serait un vraie cauchemar.

Mais devoir se passer d’internet pendant quelques heures, est-ce vraiment mission impossible ? Sommes-nous à ce point drogués aux notifications pour qu’on ne puisse pas tenir un Paris – New York sans devoir vérifier 5 fois nos messages, taguer nos compagnons de voyages et balancer deux trois hashtags sur Instagram ?

En réalité, je réclame juste un endroit où on peut se vider la tête. Où on n’est pas sous la pression sociale que constituent les ‘réseaux’. Où on peut fermer les yeux 20 minutes sans sentir son téléphone vibrer, ou se plonger dans un bouquin sans ressentir le besoin de checker sa timeline.

Ou, tout simplement, engager la conversation avec des êtres humains, des vrais. Pas des pseudos, des @, des comptes et tout le reste.

Voila pourquoi je ne veux pas du wifi dans les avions. Parce que plus le wifi gagne du terrain, moins les gens se parlent. Et moins ils se comprennent, moins ils se tolèrent.

Jusqu’à se limiter au petit groupe de friends, fans, followers et autres conneries, qui se retrouvent derrière un écran d’ordinateur pour montrer la meilleure facette d’une personnalité flattée par les likes et incapables d’aligner 3 mots à son voisin dès que la 4G ne passe plus.

La vie, la vraie, elle est en dehors des écrans. Loin du wifi. Et ma bouée de sauvetage, pour l’instant, elle est là haut, dans les airs.