S’attacher à une ville, quelle drôle d’idée tiens, c’est bien un truc de sentimental ça !
Bon, montons dans la Delorean et faisons un petit saut dans le temps. Pas très loin, juste revenir quelques semaines en arrière, quand j’habitais encore en Suède.
Nous voila donc en août, et je dois rendre mon petit appartement à la fin du mois, pour un départ début septembre.
Je ne sais pas si je suis heureux ou non. D’un côté, la France me manque : j’ai envie de revoir ma famille, mes amis. Et puis j’ai envie de manger du camembert.
J’ai envie de comprendre ce que disent les gens autour de moi.
Bref, j’ai des raisons d’être content de partir.
Mais d’un autre côté, je me suis fait un tas d’amis ici, et je me suis vraiment attaché à la ville.
Comment je le sais ? Relisez les lignes au dessus. Je parle de « départ« , de « partir » de Göteborg. Car j’y ai véritablement posé mes valises. Mon « chez moi » est à Göteborg en ce moment, c’est comme ça. C’est là que je me sens bien, c’est là que j’ai mes habitudes.
Alors certes, je commence à sentir la routine arriver. Je fais mes courses toujours au même endroit, je ne regarde plus le plan du tram quand je dois me rendre quelque part, je renseigne même les touristes, bref au quotidien j’agis vraiment comme un local. Sauf la langue.
Depuis que je sais que je vais quitter Göteborg, même si j’ai des raisons de me réjouir, je sens que je « pars ». Pas que je « rentre ».
Ca n’a l’air de rien comme ça, mais l’utilisation de ce vocabulaire est révélatrice.
Quand je dis « je rentre en France », c’est que je ne suis pas attaché à la ville. C’est encore plus flagrant en anglais, où je dis « I go back home ».
Quand je dis ça, je considère que le « home« , mon chez-moi, est en France. Même si je suis dans la ville depuis un moment, et que je m’y suis fait des amis.
Pour Göteborg, je ne disais pas « I go back home« , mais « I leave Göteborg« , ou « I move back to France« .
Maintenant revenons dans le présent.
Je suis à Grenade depuis un mois. J’ai mon appart’, je m’entends bien avec mon coloc et j’ai rencontré quelques personnes plutôt sympas. Mais je n’ai eu le coup de coeur ni pour la ville, ni pour la langue, ni pour les gens. C’est juste sympa.
Et ce matin, au réveil, j’ai commencé à penser à ma prochaine destination.
Et c’est là que j’ai tilté sur le vocabulaire que j’employais en me parlant dans ma tête (ouai ça m’arrive, et ne mens pas, je sais que ça t’arrive à toi aussi ! Oui toi, là !) : j’ai beau ne plus avoir de « chez moi » en France, je me suis surpris à penser : « je rentre à la maison fin janvier, je prends un mois de break et je repars ailleurs« .
D’une part je « rentre« , ce qui signifie bien que je ne me sens pas « at home » ici en Espagne. Et puis le « je repars« , montre aussi que le « home » est bel et bien resté en France ce coup-là.
Révélatrice, cette manière de penser ? Je pense que oui.
Même si l’ambiance est plutôt cool, même si certains quartiers ont un charme dingue (oh l’Albaicin ! Je vous en reparle très vite !), ce n’est pas MA ville. Je ne suis pas chez moi.
A suivre…
PS : je viens de rentrer de mon périple sur les routes de la Costa del Sol. Il m’est arrivé pas mal de trucs assez hallucinants, je vous raconte ça très bientôt !
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