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Partir vivre à l’étranger : 29 conseils tirés de mes 3 expatriations

Vous rêver de partir vivre à l’étranger ? Vous voulez tout plaquer et quitter la France ? Dans cet article je vous explique étape par étape comment vous y prendre : comment choisir votre nouveau pays d’accueil, quelles démarches effectuer, auprès de qui trouver de l’aide, quelles difficultés vous rencontrerez sur place, et enfin comment vous adapter à votre nouvelle vie. J’affiche 3 expatriations au compteur à l’heure où j’écris ces lignes (une quatrième fut avortée en dernière minute), et j’ai eu envie de vous partager ce que j’ai appris au cours de toutes ces expériences afin que vous puissiez faire la même chose si l’envie vous en prenait. Go !

Pourquoi j’ai fait le choix de partir vivre à l’étranger

Je préfère vous prévenir : dans cette partie, je vais (un peu) vous raconter ma vie. Pourquoi j’ai décidé de me barrer, quels ont été les déclencheurs, qu’est-ce qui me plait ailleurs et que je n’avais pas en France… Si vous voulez en savoir plus sur moi, lisez ce qui suit, sinon contentez-vous de survoler les sous-titres et passez à la partie suivante où on rentre vraiment dans le concret, avec des conseils pour préparer votre départ. Pour ma part, ce qui m’a fait partir à l’étranger c’est :

Une envie irrépressible de découvrir le monde

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J’ai grandi avec un globe terrestre sur ma table de chevet. Chaque soir je le tournais dans tous les sens en rêvant devant ces contrées lointaines. J’imaginais comment les gens vivaient là-bas, j’essayais de calculer les distances par rapport au petit point que représentait ma ville coincée au bout de notre vieille Europe. Voir le monde me titillait depuis mon enfance, c’est un cliché mais c’est comme ça. Et quand je suis devenu grand, j’ai pris un billet d’avion et je me suis barré, juste histoire de satisfaire ma curiosité.

Le besoin de sortir de ma zone de confort

En partant vivre à l’étranger, je savais que j’allais me confronter à un gros challenge. Pour moi, c’est une véritable sortie de zone de confort. Un vrai défi. Il y a un côté terriblement excitant à se lancer dans un projet comme ça. Certains trouvent cette adrénaline dans le sport, moi c’est au moment de poser les pieds sur le sol d’un pays inconnu. Sortir de ma zone de confort m’a aussi permis de prendre enfin vraiment confiance en moi et en mes capacités d’adaptation. C’est un des bienfaits du voyage, indéniablement !

La curiosité de voir comment les gens vivent ailleurs

Quand on allume la télé, on entend tout un tas de trucs sur la façon dont les gens vivent ailleurs. Les clichés sur les « autres » pullulent. J’ai un esprit de contradiction et j’ai tendance à ne croire que ce que je vois : c’est une des raisons qui m’a fait partir. Je voulais vérifier par moi-même si les images qui résonnaient dans ma tête étaient vraies.

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A l’anniversaire d’une amie suédoise, quand j’habitais Göteborg.

Le challenge de m’adapter à un nouveau mode de vie

Les points précédents peuvent se combler en voyageant. Celui-ci, seule une installation en bonne et due forme le permet. Ceci étant dit, je n’ai jamais vécu réellement que dans le monde occidental, et finalement, à part quelques coutumes différentes, il n’y a pas tant de changement que cela. Et en tant que français on s’adapte assez vite un peu partout. Si ça vous intéresse, j’ai écrit il y a fort longtemps un article sur les petites différences amusantes que j’ai rencontrées lorsque j’habitais en Suède. C’est ici.

L’envie d’apprendre une nouvelle langue

Quand j’étais petit, avec mes sœurs on avait inventé une nouvelle langue pour parler entre nous sans que nos parents nous comprennent. On a pas été hyper loin hein, juste quelques mots et quelques phrases toutes faites. C’était une sorte de code. Mais l’idée de pouvoir communiquer autrement m’avait bien plu. Et ça m’est resté en grandissant : j’ai adoré apprendre l’anglais et l’espagnol à l’école. Puis plus tard commencer à avoir de bonnes bases en italien et en suédois. Désormais je suis en Croatie et je vous avoue que je cale : je trouve cette langue pas très agréable à l’oreille et la structure avec ses déclinaisons en cas (comme le latin) est franchement décourageante. On verra à l’avenir, peut-être que j’arriverais à me débrouiller. En tout cas, les langues sont une véritable passion pour moi, et les voyages me permettent de l’assouvir.

L’envie de quitter la France

Parmi ce qui m’a fait prendre ma décision de partir vivre à l’étranger, il y a aussi des choses qui partent d’un sentiment négatif vis à vis de la France. Je ne vais pas rentrer dans les détails car vous connaissez probablement les problèmes qui nous tiraillent actuellement aussi bien que moi (certainement même mieux si vous y vivez !), mais en deux mots, ce qui m’a poussé vers la sortie c’est l’insécurité galopante et l’ambiance délétère qui règne en nos douces contrées. J’aurais pu aussi citer le chômage, le manque de perspective quand on est entrepreneur, la crise, blablabla, tout un tas d’autres trucs que je développerai peut-être dans un article ultérieur, mais soyons clair : ce n’est pas ce qui a le plus pesé dans ma décision.

Partir à l’étranger, oui mais où ?!

Little boy looking at world map

En préparant la rédaction de cet article, j’ai fait quelques recherches sur le sujet du départ à l’étranger, et je suis tombé sur tout un tas d’articles du genre « les dix meilleurs pays pour partir vivre à l’étranger« , vous voyez le style.

En réalité, ce genre de listes ne veut rien dire du tout. Elles se basent sur des statistiques économiques, qui comparent des taux de chômage, des PIB, et tout un tas de chiffres obscures sans réel sens pour le commun des mortels. Ce n’est pas parce que la croissance de la Suisse est de 3,4% que vous vous y plairez davantage qu’au Canada, où elle n’est que de 2,9 (je dis ces chiffres au pif pour l’exemple).

Plutôt que de vous fournir une liste tout faite, avec des chiffres qui ne veulent rien dire pour les individus, je vais plutôt vous aider à trouver VOTRE pays idéal, en fonction justement de VOS envies.

L’idée, c’est juste de vous poser les bonnes questions. Et en étant honnête avec vous-même dans les réponses, vous arriverez à définir une short-list de deux ou trois pays qui correspondront vraiment à vos attentes (et qui n’aura probablement rien à voir avec les pays sélectionnés parmi une liste écrite par un journaliste qui n’a certainement jamais passé plus de deux semaines d’affilée en dehors de son appartement parisien).

Voilà donc les critères que j’utilise personnellement quand je cherche un nouvel endroit où m’installer pour quelques mois, et que je vous recommande de suivre également.

Votre perspective professionnelle

Je mets ça en premier, parce que c’est évidemment le frein numéro 1 à tous ceux qui veulent s’installer à l’étranger. Il faudra bien, à un moment, trouver moyen de gagner des sous pour vous payer la bouffe et le loyer (et quelques sorties). La première question à vous poser est donc celle-ci : quelle est votre perspective professionnelle en partant vivre à l’étranger ? Allez-vous travailler en tant que salarié sur place ? Si oui, dans votre domaine ? Ou via des petits boulots ? Si vous n’allez pas travailler en tant que salarié, comment allez-vous subvenir à vos besoins ? Allez-vous monter une entreprise sur place ? Comptez-vous travailler sur internet pour des clients français (c’est ce que je fais personnellement) ?

Ensuite regardez les salaires sur place, et voyez combien vous pouvez espérer gagner avec un emploi dans votre branche ou un petit boulot. Si vous aviez en tête une expatriation dans un pays pauvre, il est peut-être plus intéressant financièrement de bosser en indépendant pour des clients français (ça permet d’avoir des revenus bien supérieurs aux salaires locaux, et donc de s’offrir une excellente qualité de vie sur place sans pour autant gagner une somme astronomique).

Si en revanche les salaires sont élevés et le coût de la vie haut (cf point suivant), alors trouver un job salarié peut être vraiment intéressant. Par exemple si vous comptez partir vivre en Norvège ou en Suède, vous pouvez espérer gagner au moins 3000€ par mois rien qu’avec un job de serveur.

Bref, questionnez-vous sur comment vous voyez votre avenir professionnel à l’étranger. Confrontez vos envies avec les autres points que j’évoque ci-dessous, et vous allez pouvoir trouver le bon amalgame entre le travail et la qualité de vie.

Mon livre « Offrez-vous une vie de voyages » vous dévoile 31 façons de gagner votre vie à l’étranger. Jetez-un œil à l’article de présentation qui se trouve ici, ça va vous intéresser !

Le coût de la vie sur place

J’ai déjà évoqué ça dans le paragraphe ci-dessus concernant la perspective professionnelle. Les deux sont en effet étroitement liés : d’un côté il faut se demander combien vous allez gagner, et de l’autre combien vous allez devoir dépenser. Dans l’immense majorité des pays du monde, le ratio est à peu près toujours le même. Le montant des dépenses mensuelles (quand on vit comme un local évidemment) est cohérent avec le montant des salaires.

Je parlais de la Norvège un peu plus haut. Là-bas, une bonne bière dans un bar peut coûter entre 15 et 20 euros. Oui, oui ! Ça parait énorme, mais il faut remettre ce montant en perspective : les norvégiens ont un salaire moyen de 4000€ par mois. Finalement, le rapport est le même.

Si vous décidez d’être salarié dans votre futur pays d’accueil, fondamentalement le salaire et le coût de la vie n’ont pas un énorme impact sur votre processus décisionnel. C’est surtout si vous voulez travailler à votre compte qu’il faut prendre ce paramètre en considération. Si vous avez une entreprise en ligne qui vous permet de gagner 1500€ par mois, vous allez vivre ric-rac en Norvège ou au Japon mais vous vivrez comme un roi en Inde ou en Thaïlande.

Prenez également ce paramètre en compte pour votre capacité d’épargne, surtout si vous comptez rentrer vivre en France un jour. Si vous décidez de vivre en Thaïlande et d’y trouver un job salarié où vous gagnez 500€ par mois, fatalement votre capacité d’épargne est limitée à quelques dizaines d’euros, une centaine maximum. Alors qu’en Scandinavie, en gagnant 4000€ par mois par exemple, même si vous en dépensé 3500 pour vivre, vous arriverez toujours à économiser davantage. Bref, je pense que vous avez saisi l’idée : il vous faut pondérer les gains et les dépenses en fonction, au minimum, de votre perspective professionnelle et de votre besoin d’épargner.

Enfin, si vous réfléchissez à partir à l’étranger pour y passer votre retraite, il est primordial de s’intéresser au coût de la vie sur place (oui, vos revenus tomberont depuis la France, donc autant choisir un pays où le coût de la vie vous permet de vivre dans d’excellentes conditions – il y a le choix !).

Ensuite, vous pourrez passer aux critères de bien-être que j’évoque ci-dessous.

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La chambre que je louais pour 170€ par mois seulement quand j’habitais en Espagne.

Le climat

Plus je prends de l’âge et plus j’ai besoin d’avoir un climat doux et agréable. A 25 ans, je suis parti vivre en Suède pour quelques mois, pendant les beaux jours. Quel bonheur d’avoir le soleil pratiquement 20 heures sur 24 ! Les nuits étaient si claires que quand je sortais des bars, vers 2/3 heures du matin, il faisait déjà jour ! La pluie et la grisaille me déprime de plus en plus. J’ai besoin de ciel bleu, de soleil et d’un minimum de chaleur. C’est pour ça (mais pas seulement) que depuis quelques mois je me suis installé en Croatie, à Zagreb.

A vous de voir, de votre côté, si c’est quelque chose d’important. Perso, ça l’est pour moi.

Le centre piéton de Zagreb, quelques jours après mon installation, en fin d’année 2016…

La sécurité

Me balader en ville sans devoir être sur mes gardes : voilà l’un de mes principaux critères quand je choisis un endroit où aller. Partir vivre à l’étranger mais me retrouver dans la même insécurité que dans les grandes villes de France, non merci. Ici, en Croatie, les gens laissent leur téléphone sur les tables quand ils prennent un verre en terrasse. Les sacs à main sont négligemment posés sur les sièges adjacents (les femmes ne s’y cramponnent pas comme chez nous), et il n’y a aucun risque à sortir seul le soir, ni pour moi ni pour ma copine.

Les croates sont civilisés, respectueux. Il n’y a pas de groupe de « jeunes » en jogging-casquettes qui trainent dans les rues à la recherche d’un mauvais coup à faire ou de quelqu’un à emmerder. Les rues sont sûres. Et ça, c’est vraiment du bonheur. Aujourd’hui, il ne me viendrait pas à l’idée d’aller vivre dans une ville ou dans un pays où je me sens en danger dès que je sors de chez moi.

A vous de voir où vous mettez votre curseur « insécurité maximale tolérée ». Perso, je suis devenu hyper exigeant depuis que j’ai découvert à quel point on vivait bien en Europe de l’Est.

Les mœurs et le mode de vie au sens large

Ça aussi c’est vraiment important. Renseignez-vous vraiment sur la façon de vivre des locaux, afin d’être sûr que c’est compatible avec votre propre mode de vie et vos propres aspirations.

J’ai en tête l’exemple d’un vieux copain qui a failli partir bosser à Dubaï (son processus de recrutement s’est arrêté en dernière minute). Sauf que ce gars fume le shit et picole comme un trou. Aurait-il pu se plaire dans un endroit où l’alcool est interdit et la drogue sévèrement punie ? Nein.

C’est toujours plus simple, quand on s’installe à l’étranger, de choisir un pays où les habitudes des locaux sont proches des nôtres : le temps d’adaptation est plus court et on peut se mettre à réellement profiter plus rapidement. Au minimum, il convient de se renseigner en profondeur sur les mœurs et les coutumes. Ça peut vous éviter de commettre des impairs malheureux une fois sur place (vous saviez qu’en Thaïlande vous risquez très gros si vous marchez sur un billet tombé par terre ?)

La langue

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C’est pourtant clair, non ?

Si vous comptez vous expatrier, il est vraiment préférable de pouvoir communiquer avec les locaux. Ne serait-ce que pour pouvoir dire bonjour à la caissière ou commander un plat au restaurant une fois de temps en temps. Dans les pays touristiques, l’anglais pourra souvent suffire pendant un moment, mais au bout d’un temps vous ressentirez probablement le besoin de pouvoir vous exprimer dans la langue locale. Ne serait-ce que pour ne pas forcer vos amis sur place à s’exprimer constamment en anglais.

Perso, j’attache une grande importance au fait de pouvoir au moins exprimer les bases dans la langue locale.

Certaines langues sont plus faciles à apprendre que d’autres. En fonction de l’endroit où vous comptez partir, il peut être judicieux de commencer dès maintenant à prendre des cours (soit avec un prof particulier, soit avec la méthode Assimil par exemple).

En fonction de vos envies de faire des efforts et de vos capacités de linguiste, choisir un pays où la langue est facile à apprendre peut s’avérer judicieux.

Des petits plaisirs simples pour vous aider à vivre une vie épanouie une fois sur place

Peut-être que ça vous paraît idiot, mais perso j’ai besoin d’avoir la nature à portée de main pour me ressourcer, me faire des bonnes randos avec des chouettes paysages sous les yeux. Ça participe à me sentir bien. C’est le cas en Croatie qui possède son lot de paysages grandioses. Et j’ai la Slovénie juste à côté, où la nature est superbe également.

Pour élargir le truc, posez-vous la question suivante : qu’est ce qui vous fait vous sentir bien ? Peut-être que vous adorez le basket et que vous n’imaginez pas vivre dans un pays où ce sport n’est pas pratiqué. Peut-être que vous adorez le fromage et que vous ne pourriez pas passer votre vie dans un endroit où on n’en trouve pas. Peut-être que vous adorez la mer et qu’il vous faut un bout de plage à proximité.

Quand j’ai choisi de vivre à Zagreb, un des petits facteurs (qui est venu compléter ma décision à la fin), ça a été de vérifier s’il y avait régulièrement des concerts de metal. J’adore cette musique et c’est un plaisir pour moi d’aller voir des groupes jouer en live. Ce n’était pas primordial, mais ça a joué dans ma décision.

A vous de voir tous les petits critères comme ça que vous pouvez rajouter afin de préciser et affiner votre recherche.

Comment procéder pour choisir votre nouveau pays d’accueil ?

Il y a deux possibilités. Soit vous avez déjà quelques idées en tête. Dans ce cas vous pouvez faire passer ces pays dans chacun des critères évoqués ci-dessous, et éliminer ceux qui ne correspondent pas du tout pour une raison ou pour une autre, jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un.

Soit vous n’avez aucune idée d’où partir, simplement l’envie de quitter la France. Dans ce cas, reprenez chaque critère que je mentionne, demandez-vous s’il est important pour vous, et constituez une sorte de description de votre pays idéal. Du genre « je veux du soleil toute l’année, de la sécurité, un coût de la vie abordable, et pouvoir apprendre la langue facilement, etc« . Et faites vos recherches ensuite pour voir quels pays correspondent (le Portugal, notamment, colle parfaitement aux critères que je viens de mettre dans cet exemple).

Si vraiment vous hésitez ou si vous voulez des compléments d’information sur certains pays (notamment ceux où j’ai habité), n’hésitez pas à me contacter, on en discutera ensemble !

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Sous le soleil d’Ayuttayah, en Thaïlande… Un super pays pour les expats français !

Les difficultés rencontrées lorsqu’on part vivre à l’étranger

Contrairement à ce que l’on pourrait croire (ou à ce que beaucoup de témoignages sur internet peuvent laisser penser), vivre à l’étranger n’est pas que du bonheur. Il y a aussi des vraies difficultés, qui parfois peuvent même nous faire regretter d’avoir quitter notre patrie. Personnellement, voici celles auxquelles j’ai le plus souvent été confronté. A vous de voir en fonction de ce à quoi vous êtes sensible.

Ne rien comprendre à ce que disent les gens

A part si vous vous expatriez en Belgique, en Suisse, au Canada ou dans certains pays d’Afrique, vous allez probablement devoir vous habituer à entendre parler une autre langue autour de vous. Si vous n’êtes pas anglophone, vous allez même clairement rencontré un obstacle pour communiquer la plupart du temps. Ce qui peut mener au point suivant…

Souffrir de l’isolement et de l’éloignement des proches

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Être loin de ses amis, de sa famille, c’est parfois difficile à vivre. Vous vous ferez probablement de nouveaux copains sur place (à condition d’apprendre la langue), mais il n’y aura pas tout l’historique que vous aviez avec les gens dans votre ville. Et puis ça n’empêche que certaines personnes vous manqueront, quoi qu’il arrive : vous ne pourrez pas les appeler en dernière minute pour sortir boire un verre ou vous faire un ciné à l’improviste. Aussi, vous allez manquer des événements importants dans la vie des uns et des autres : il vous sera impossible d’être là pour les anniversaires de tout le monde, les mariages, les naissances, etc. Il faut le savoir avant de partir : les coups de blues dus à l’isolement sont fréquents. Prévoyez un budget relativement conséquent pour rentrer en France régulièrement, au moins au début, le temps de vous habituer.

La nourriture française va vous manquer

Je vais faire le chauvin : la France a, selon moi, la meilleure gastronomie du monde. Sans déconner, on mange bien partout dans notre pays ! Chaque région a ses plats traditionnels, ses fromages, ses alcools. On a les meilleurs chefs du monde, une véritable culture culinaire. Bref, tout ça pour dire que ça peut faire bizarre quand on vient de France et qu’on s’expatrie dans un pays où le plat traditionnel est la pizza surgelée.

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Ce moment de bonheur quand je découvre un stand de tartiflette au salon gastronomique de Göteborg !

Sentir un décalage culturel avec la population locale

Il n’y a pas forcément besoin de partir vivre au fin fond du Japon pour parfois se sentir en décalage avec les gens de votre pays d’accueil. Rien qu’en Europe, il vous faudra changer parfois votre rythme de vie ou réapprendre des codes sociaux. Par exemple, les espagnols font la sieste en début d’après-midi et ont tendance à manger et se coucher tard le soir. En Suède, c’est l’inverse : ils font tout plus tôt que nous. Les comportements changent aussi, certains peuples sont plus chaleureux, d’autres plus froids au premier abord. Cela peut paraître déconcertant et cela demande clairement un temps d’adaptation qui peut être délicat, en fonction de l’ampleur de ce décalage.

Après, il y a plein d’autres petits trucs au quotidien qui pourront vous poser problème : ne pas trouver les mêmes produits dans les supermarchés (ou vous demander « c’est pour laver les vitres ou déboucher les chiottes, celui-là ?!« ), conduire à gauche (si vous partez au Royaume-Uni par exemple), ne pas pouvoir aller au cinéma (hé oui !), … Mais on s’habitue relativement vite.

Les démarches pour partir vivre à l’étranger

Bon, avec le pavé que je viens d’écrire dans les deux premières parties de cet article, vous devriez déjà avoir une bonne idée de là où vous envisagez d’aller, et de quelles seront les difficultés que vous rencontrerez sur place. Passons maintenant à la phase active (pour vous, héhé) de cet article : les démarches à enclencher pour partir vivre à l’étranger.

J’ai scindé cette dernière partie en deux : d’un côté j’ai rassemblé les démarches à faire en France avant votre départ, afin de vous préparer à partir. Et d’un autre côté, j’ai listé les démarches à faire sur place, pour finaliser votre installation. J’ai essayé de ne rien oublier en compilant tout ce que j’ai pu avoir à faire lors de mes précédentes expatriations et en rajoutant les divers points auxquels d’autres expats sont confrontés, mais si jamais vous pensez à autre chose, contactez-moi et je complèterai l’article ! Allez, zou !

Les démarches pour quitter la France

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On se fait tout un monde du départ à l’étranger, et c’est vrai que dans certains cas cela peut devenir prise de tête, mais vous verrez que fondamentalement il n’y a rien d’insurmontable. C’est surtout que ça va prendre du temps car il s’agit de faire de la paperasse dans tous les sens. Et plus vous avez une vie ‘installée’ ici, plus cela sera fastidieux, car il faudra résilier plein de contrats partout, et puis surtout s’occuper du déménagement. Bref, je vous ai préparé une petite liste que voici :

> rendre votre appartement

Ou le mettre en location si vous êtes propriétaire. Pour ce qui est des meubles, trois options : soit vous trouvez un endroit où les stocker en attendant un éventuel retour en France, soit vous vendez tout (et rachèterez sur place), soit vous les déménagez dans votre futur logement. A voir en fonction de vos projets personnels, je ne peux pas vous dire qu’il y a une solution meilleure que les autres (perso j’ai opté pour faire garder mes deux-trois cartons chez mes parents, mais je n’avais vraiment pas grand chose).

> résilier vos différents contrats (assurance, téléphonie, EDF, …)

Allez, c’est parti pour la paperasse : appeler les services clients, envoyer des courriers recommandés, faire les relever de compteur EDF, et tout un tas de trucs bien casse-pieds. Prenez-vous y relativement à l’avance pour faire tout ça, car certains services ont un délai de préavis d’un mois ou plus. Si vous ne voulez pas payer pour après votre départ, soyez vigilant.

> faire les démarches auprès des impôts :

Alors à ce sujet, je marche sur des œufs car c’est tellement compliqué. Cette page vous donne déjà quelques infos utiles.

A mon avis, le mieux à faire, c’est de prendre rendez-vous avec le centre des impôts dont vous dépendez (c’est indiqué sur votre fiche d’imposition ou dans votre espace personnel en ligne sur impots.gouv.fr). Vous aurez alors toutes les informations nécessaires à votre départ en fonction de votre situation personnelle. L’administration étant ce qu’elle est (compliquée !), je ne peux pas dans cet article fournir le détail des démarches pour l’intégralité des cas de figure qui se présenteront.

Sachez simplement que si vous comptez travailler dans le pays où vous vous rendrez, vous y paierez des impôts sur le revenu. Voyez avec votre futur employeur comment cela se passe précisément et quelles sont vos démarches, car elles sont aussi nombreuses qu’il y a de pays dans le monde.

> demander un permis de conduire international

Ça dépend du pays où vous vous rendez. Si le permis français n’est pas reconnu dans le pays où vous partez (c’est rare mais on sait jamais), il vous faudra obtenir une équivalence. Renseignez-vous sur les démarches précises à la préfecture de délivrance de votre permis (ou à la rigueur dans une auto-école, ils pourront vous aiguiller).

Les démarches à faire une fois dans votre nouveau pays

Vous pensiez qu’une fois toute la paperasse en France terminée, vous seriez peinard ? Désolé de vous décevoir, mais pour vous installer à l’étranger aussi, il faudra passer par des formulaires à remplir et des démarches auprès des administrations locales.

> obtenir un visa si nécessaire

Ce ne sera pas le cas pour tous les pays du monde. Dans l’Union Européenne, il n’est pas nécessaire d’avoir le moindre visa pour circuler ou pour s’installer. En revanche, il vous faudra faire des démarches pour devenir officiellement ‘résident’ de ce nouveau pays (j’en reparle plus bas).

En ce qui concerne les visas pour les expatriations hors de l’UE, il vous faudra donc obtenir un papier vous autorisant à vivre dans le pays, et non uniquement à y rester en tant que touriste. Comme les démarches changent d’un pays à l’autre, je ne peux vous donner qu’un seul conseil : renseignez-vous auprès de l’ambassade du pays qui vous intéresse. C’est lui qui pourra vous dire quelles conditions vous devez remplir et quel cheminement administratif vous devez suivre pour avoir le droit de partir vivre là-bas. Ne vous découragez pas si ça vous semble compliqué, c’est un mal nécessaire.

> trouver un logement

Trouvez une agence immobilière ou passez par un site de petites annonces de type « Leboncoin » version locale, et visitez un max de logements avant de vous décider. Je vous recommande de rester à l’hôtel au moins une semaine afin de voir les différents quartiers et vous installer dans un coin qui vous plaira réellement (vivre à l’étranger oui, mais autant que les conditions soient bonnes).

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Petit verre pour fêter mon installation en Croatie 🙂

> activer EDF, internet, et tout le toutim

Votre propriétaire ou l’agence vous donnera toutes les infos pour s’en occuper, pas d’inquiétude. Sachez juste que dans certains pays, cela ne fonctionne pas tout à fait comme chez nous (il n’y a pas forcément l’offre triple play partout, ou bien Internet n’est jamais en usage complètement illimité, etc…). Vous pouvez aussi choisir de prendre un logement où tout est déjà installé, il ne vous reste juste qu’à poser vos bagages et vivre dedans. C’est ce que j’ai fait ici à Zagreb, en prenant un appart’ meublé, équipé, et avec déjà internet, EDF, and co, afin de garder un maximum de flexibilité pour mon futur départ.

> vous déclarer comme résident dans le pays

Histoire de ne pas être clandestin, hein. Ne rigolez pas avec ça car, si dans l’Union Européenne vous n’aurez probablement pas de problème, dans certains pays du monde vous risquez gros. Renseignez-vous auprès de l’ambassade ou du consulat sur les démarches à suivre précisément. Cela sera fastidieux, autant que vous le sachiez.

> obtenir un numéro d’identifiant

Il s’agit d’obtenir une sorte de numéro de sécurité sociale local, en gros, afin de pouvoir bénéficier le cas échant des mêmes prestations et des mêmes devoirs (pays des impôts et des cotisations sociales) que les natifs du pays. Ce numéro d’identifiant porte un nom différent dans chaque pays et n’ouvre pas toujours droit aux mêmes prestations. Renseignez-vous, encore une fois, auprès des autorités françaises sur place (ou des expats français qui y sont déjà).

> ouvrir un compte en banque

Une fois que vous en êtes là, c’est que vous avez franchi les deux étapes compliquées précédentes. Bravo ! Celle-là, c’est easy : vous vous pointez dans n’importe quelle banque (faites-vous recommander une banque sérieuse par d’autres expats), transmettez les documents qu’ils demanderont (votre identifiant est souvent obligatoire, d’où l’importance de faire les choses dans l’ordre), et vous aurez votre compte bancaire.

> chercher (et trouver !) un travail

Si vous voulez des pistes pour travailler à l’étranger, je vous recommande de jeter un œil à mon livre « Offrez vous une vie de voyages : 31 techniques pour gagner sa vie sur la route » (disponible ici). Vous y trouverez tout ce qu’il faut savoir.

Avez-vous des questions sur ce sujet ?

Je commence à avoir l’habitude des installations à l’étranger puisque la Croatie est le 3e pays où je pose mon baluchon, après avoir vécu en Suède puis m’être expatrié en Espagne. J’ai également fait une tentative avortée en Norvège (que je raconte ici), pour cause justement de mauvaise préparation. J’ai essayé d’être le plus exhaustif possible dans cet article, mais si vous avez des questions ou si vous souhaitez que je développe certains points, n’hésitez surtout pas à me contacter ! Passez par la page Facebook de Roadcalls !

D’ailleurs puisque je parle de Facebook, si cet article vous a été utile, aimez et partagez-le. C’est la meilleure façon de me remercier pour mon travail !

Bonne expatriation à tous !

Jérémy