La plupart des gens ont besoin de tout contrôler, de tout planifier. De booker en avance les billets d’avion, la chambre d »hôtel, la location de la voiture, et même de réserver les places pour les musées.
C’est le stress qui les fait agir ainsi : la peur de l’inconnu, de partir pour une nouvelle destination, de quitter leurs habitudes et sortir de leur zone de confort.
D’ailleurs, au début, j’avais tendance à être comme ça aussi. A vouloir maîtriser et contrôler mon voyage de A à Z, sans laisser place ni à l’inconnu, ni à l’improvisation.
Sauf qu’au bout d’un moment, on se rend compte que tout se passe bien, que même si on ne réserve pas d’hôtels 3 semaines à l’avance, on ne se retrouve pas à dormir dans la rue pour autant (même si mon insouciance a failli me jouer des tours récemment en Lettonie, et que j’ai passé une nuit dans le sable espagnol – sur la plage de Marbella pour être précis – l’hiver dernier, mais bon : ça fait des souvenirs et des anecdotes à raconter).
En fait, plus je voyage et plus je laisse place à l’improvisation.
Que ce soit sur les dates, sur le choix des destinations : je ne me fixe plus de règles ni de limites. Je suis mes envies. Quand une destination me fait de l’oeil, je me débrouille pour trouver un billet d’avion à pas trop cher, et je m’envole. Même si parfois c’est vraiment sur le fil (j’ai acheté mes billets pour la Hongrie seulement quelques jours avant de partir). Bref, en mode freestyle, comme diraient les -anciens- djeuns.
En fait, le vrai problème, c’est qu’aujourd’hui, notre mode de vie actuel nous impose d’avoir des plans pour tout.
Dès qu’on est petit, on nous impose de savoir « ce qu’on veut faire de notre vie« . Pareil au lycée et à l’université.
Puis, une fois sur le marché du travail, on doit s’endetter sur 20 ans pour acheter une maison. Etre capable de prévoir son avenir dans les moindres détails, alors qu’on n’a pas la moindre idée de ce qui peut nous arriver la semaine prochaine.
Depuis que je me suis fait virer de mon dernier job (en juin 2011), j’ai pris le parti d’arrêter de planifier ma vie trop à l’avance. Ca ne veut pas dire que je n’ai pas de plans ou que je navigue sans direction (c’est même plutôt le contraire), ça veut dire que je me laisse la possibilité d’être flexible, de suivre une opportunité si elle se présente.
Mais je conçois que pour beaucoup de gens, voyager sans devoir tout planifier, c’est aller à l’encontre d’une éducation reçue depuis l’enfance.
Partir à la dernière minute et tout improviser, ça a du bon :
Pourtant voyager à la dernière minute a du bon. Déjà, sur un aspect purement matériel, on trouve souvent des bons plans que ce soit au niveau des billets d’avion (à prix cassés pour remplir les derniers sièges) ou des hôtels (pour remplir les dernières chambres). Ensuite, laisser place à l’impro permet aussi de profiter davantage sur place. En suivant les conseils des locaux, qui nous recommanderont d’aller voir tel endroit plutôt que tel autre recommandé dans un guide quelconque (c’est comme ça que je me suis retrouvé à Monterosso, un petit village sublime au sud de Gênes, sur la côte ligurienne).
Enfin, si vous partez seul, le fait d’improviser et de remettre vos décisions à la dernière minute vous permet de faire des choix « coups de coeur », que vous ne pouvez pas forcément réaliser lorsque vous êtes à plusieurs.
Bref, pour conclure, laisser place à l’improvisation lors d’un voyage permet de :
- -> faire des économies sur le prix des vols et des hôtels (car vous gagnez en flexibilité)
- -> être plus ouvert d’esprit sur place, et donc faire un voyage qui sort des sentiers battus
- -> découvrir autre chose que ce que proposent les guides de voyages, en suivant les recommandations des habitants et en dessinant votre voyage au fur et à mesure de votre avancée.
Et vous, quel voyageur êtes-vous ? Plutôt du genre à tout planifier, ou à improviser ?