Aller au contenu

Mes 9 souvenirs inoubliables de mon premier voyage à New York

Il y a dix ans jour pour jour je découvrais New York pour la première fois. Avec le recul, je peux affirmer que c’est une des villes qui m’a le plus marqué. Et pourtant, croyez-moi si vous le voulez mais à la base je n’avais pas spécialement envie de m’y rendre. J’avais fait ce voyage avec un couple d’amis qui rêvaient tous les deux de voir New York, et j’avais plutôt suivi le mouvement sur ce coup là. Perso, j’étais plus attiré par les États-Unis côté nature (et j’ai eu ma dose, après, en allant continuer le voyage par un séjour dans le magnifique état du Vermont).

Pour cet article, je sors la boîte à souvenirs, les vieilles photos, et je vous raconte les anecdotes qui m’ont le plus marqué lors de ce voyage à New York. Ça va changer un peu de mes guides touristiques !

Prêt ? Alors on embarque !

Mon traumatisme avec les douaniers américains

Le premier contact avec les américains, que l’on décrit généralement comme souriants et accueillants, a été plutôt difficile pour moi. Alors ok, c’était des américains particuliers puisqu’il s’agissait des douaniers chargés de vérifier qui pénètre sur le territoire US. Peut-être pas les types les plus avenants, donc.

D’une manière générale, les contrôles aux frontières sont rarement une partie de plaisir, mais alors là, aux États-Unis, c’est clair que les mecs ne sont pas là pour devenir tes potes. J’ai passé vraiment un sale moment à répondre à leur interrogatoire. Même les douaniers israéliens, pourtant réputés pour être ultra-destabilisants aussi, n’ont pas réussi à me donner des sueurs froides comme ceux rencontrés ce jour là dans mon train en provenance de Montréal. Si vous voulez savoir en détails l’histoire de ma rencontre avec les douaniers US ce jour là, ça se passe par ici.

Mes premiers pas dans Manhattan

Encore sous le choc de ma rencontre avec les douaniers américains, mon train rentre en gare de New York, à Pennsylvania Station. Ce n’est que le début de soirée mais il fait déjà nuit noire (on est à la mi-septembre). Je galère un peu dans les couloirs car rien n’est indiqué, et je finis par débouler hors de la gare, sur la 7e avenue, l’une des artères les plus imposantes de la ville. Je n’étais pas prêt pour ce que j’allais découvrir.

Je pousse la battant de la lourde porte en verre (rénovée depuis mon premier passage, heureusement), et Manhattan me saute au visage. L’Empire State Building me fait face, tout illuminé. Un taxi jaune passe en trombe sous mes yeux. Des klaxons résonnent au loin. D’immenses publicités clignotantes m’hypnotisent avec leurs produits miracles. Ça y est, je suis à New York. L’émotion est forte. J’avais beau savoir que je verrai tout ça pendant mon séjour, les paysages paisibles de mon trajet en train depuis Montréal, faits de lacs et forêts, m’avaient bercé d’une telle douceur que j’en avais oublié la réalité de ma destination finale : la ville qui ne dort jamais.

Ma découverte de Central Park

Pour le couple d’amis qui m’accompagnait pendant ce séjour, faire un voyage à New York sans voir une comédie musicale sur Broadway aurait été criminel. Et de mon côté, moi qui aime voyager seul, j’avais besoin de découvrir une partie de New York en solitaire. On s’est donc séparé quelques heures le temps de vaquer chacun à nos occupations. Eux sont partis voir The Lion King, et moi je me suis rendu dans la partie sud de Central Park.

Je suis arrivé sur place en fin d’après-midi, à la tombée de la nuit. Les new-yorkais qui sortaient du taff allaient se prendre un café à emporter et le boire sur les bancs du parc, parfois seul, souvent en retrouvant quelqu’un. C’est difficile à décrire car il n’y avait rien de particulier, juste la sensation de faire parti, l’espace d’un instant, d’un quotidien complètement hors norme (sortie de travail à Manhattan), et dans lequel, finalement, je me sentais assez bien. Alors j’ai fait comme eux : j’ai pris un énorme café dans une petite boutique chaleureuse à proximité, et j’ai été le boire en me promenant dans le parc et en observant les américains vivre leur vie. Un vrai moment suspendu, dans le cœur de la ville, en attendant de retrouver mes amis.

La rencontre avec les contrôleurs de tram du New Jersey

Pour payer moins cher notre hébergement, on avait pris un logement dans le New Jersey, ce qui nous forçait à perdre pas mal de temps dans les transports : on devait prendre un tram dans Jersey City, puis un train pour rallier Manhattan, et ensuite le métro pour accéder au point précis de New York où commençait notre journée de visite. Un vrai marathon, mais aussi un vrai coût.

Comme on avait un petit budget, et sur le conseil de notre hôte qui « n’a jamais vu un contrôleur de sa vie dans le tram« , on avait décidé de ne pas payer le tram dans le New Jersey. Pas de bol : quelques stations après être grimpé dedans, des contrôleurs montent à leur tour. On n’en mène pas large : les amendes sont chères, et le but c’était d’économiser sur le budget, pas de l’exploser stupidement.

On tente notre va-tout : feindre l’égarement. On sort un grand plan papier de New York, et on fait semblant de chercher à comprendre où on est et comment on va à un point précis dans Harlem. Je pensais que les contrôleurs seraient comme les douaniers : implacables, et que notre petit stratagème nous enverrait tout droit en garde-à-vue (j’exagère, hein). En réalité, ils sont absolument adorables, et prennent le temps de nous expliquer comment aller jusqu’à Manhattan, où descendre, et quel métro rattraper ensuite. Ils redescendent sans même nous avoir demandé notre ticket de transport et en nous souhaitant un bon séjour. Leur gentillesse inattendue mêlée au soulagement de ne pas avoir eu d’amende ne fait que renforcer notre honte de les avoir dupés. On paiera nos tickets de tram jusqu’à la fin de notre séjour, désormais.

La vue inoubliable sur New York depuis le Rockefeller Building

Parmi les incontournables d’un voyage à New York, il y a la vue sur Manhattan à admirer depuis le haut de ses plus célèbres gratte-ciel. Pas besoin de tous les voir car finalement ils se ressemblent tous un peu, mais il faut en faire au moins un pendant un séjour new-yorkais. Celui que j’ai choisi pour être mon premier, c’est le Rockefeller. Pourquoi lui ? C’est le hasard, je pense, car quelques jours plus tard j’ai été en haut de l’Empire State Building, qui est tout aussi impressionnant.

Une fois en haut, sur la plateforme d’observation, la vue est époustouflante. Le décor semble tiré d’un film de science-fiction. C’est surréaliste. Vertigineux, même. Pas par la hauteur d’où on se trouve, mais par l’étendue incroyable des constructions humaines. On se croirait au-dessus d’une immense fourmilière, et je n’oublierai jamais de ma vie ce panorama hors du commun.

La cerise sur le gâteau, c’est quand la nuit commence à tomber et que les immeubles s’illuminent les uns après les autres, imités par les interminables avenues rectilignes où les réverbères et les feux tricolores viennent compléter le tableau. Rien que pour ce moment, ça vaut le coup de faire le voyage jusqu’à New York.

« Ils ont des guns »

Un soir, en rentrant à pied en compagnie de notre hôte vers notre hébergement à Jersey City, on aperçoit un attroupement à une centaine de mètres devant nous. Trois gars sont assis sur des marches devant un petit immeuble typiquement new-yorkais, et quelques autres sont debout, leur faisant face, et bloquant une bonne partie du trottoir. Ils semblent parler avec une certaine véhémence. Je remarque notamment un grand afro-américain, avec des dreads tombant jusqu’au bas des reins, qui semble particulièrement agité. Il porte un baggy ultra-large et, au fur et à mesure qu’on s’approche, je distingue plus de détails. Je regarde mes potes, ils ont vu la même chose que moi : le grand type a la crosse d’un revolver qui dépasse de sa poche arrière. « Merde, ils ont des guns« .
On est à vingt mètres d’eux.
« On fait quoi ? » demande l’un de nous.
Les types commencent à nous regarder.
« Vous la fermez, s’ils nous parlent je suis le seul à répondre, ok ? » répond notre hôte, américain évidemment, qui voulait probablement éviter que les types entendent notre accent français.

On est à trois mètres d’eux, ils se sont tus et nous dévisagent silencieusement de la tête aux pieds. On n’a pas vraiment le look local. Les secondes semblent durer des heures. Je sens l’adrénaline grimper. On les dépasse. Ils sont cinq mètres, dix, derrière nous. Je m’apprête à respirer un peu mieux, mais soudain, l’un d’eux nous interpelle. Je ne comprends pas un mot de ce qu’il dit, ça doit être de l’argot mélangé avec un accent genre « racaille du New-Jersey ». Notre hôte répond un truc sans se retourner ni s’arrêter. Silence derrière nous. Puis un éclat de rire bien gras suivi d’autres phrases incompréhensibles. Notre hôte ne répond pas, il lève la main comme s’il les saluait, et on tourne dans la rue perpendiculaire. Soulagement général.

Les lumières de Time Square

Autre moment magique de mon voyage à New York, c’est la découverte de Time Square de nuit. Lors de mon premier passage, il faisait jour et j’avais déjà été impressionné par les immenses panneaux publicitaires partout. Mais quand j’y suis retourné de nuit, quelle baffe les amis. Les panneaux publicitaires scintillent de partout et créent une ambiance incroyable, hors du temps presque (c’est peut-être pour ça que le lieu s’appelle Time Square, d’ailleurs). Tout ce qui était moche de jour (genre les travaux, les échafaudages, …) ne se voit plus. L’endroit est féérique, même si j’ai bien conscience d’être dans le cœur absolu du monde consumériste.

Je suis repassé voir Time Square de nuit plusieurs fois pendant mon séjour à New York, et à chaque fois j’ai été emporté par le même enthousiasme. Ça m’a vraiment surpris, d’ailleurs, car je suis un vrai amoureux de la nature et des grands espaces, et j’ai généralement tendance à fuir les endroits bondés, mais là le côté quasi futuriste des lieux m’a complètement conquis.

Une serveuse me court après dans New York

Parmi mes souvenirs de New York, il y a celui de mon plus gros impair culturel en territoire américain. On s’était posé dans une sorte de pub-restaurant qui servait des burgers monstrueux et des cornets de frites à faire pâlir Emmanuel Lechypre. On se remplit donc bien la panse, on règle notre dû, et on sort pour une balade digestive dans Manhattan. On a à peine fait une dizaine de mètres dans la rue que la serveuse nous court après en nous interpellant.

« Quelque chose ne vous a pas plu avec le service ? » nous demande-t-elle visiblement contrariée.
« Euh, non, enfin rien de spécial quoi. Pourquoi ? »
Et de nous expliquer qu’aux États-Unis, le pourboire est obligatoire par coutume, sauf si vraiment le service a été totalement déplorable. Ce qui n’était pas le cas, évidemment, même si on était loin d’un service qui aurait mérité un pourboire en France. On est donc retourné dans le restaurant et on a rajouté quelques billets à l’addition pour atteindre les fameux 15%, un peu penaud d’avoir été visiblement si malpolis sans le savoir.

Le coucher de soleil sur Manhattan vu depuis Brooklyn

La dernière journée de notre voyage à New York, nous l’avons passée à visiter Brooklyn. C’est un endroit assez étonnant, où on peut passer de quartiers bobo-chic (genre Williamsburg) à d’autres beaucoup plus pauvres (genre Brownsville) en quelques dizaines de mètres.

Pour clôturer le séjour, on a décidé d’aller voir le coucher de soleil sur Manhattan depuis le Brooklyn Bridge Park qui fait face à la skyline, juste sous le célèbre Brooklyn Bridge (vous vous en doutiez, vu le nom). En ligne de mire également : la statue de la Liberté, seule sur son île, éclairée par le soleil couchant. Étonnement, il n’y avait pas grand monde autour de nous alors que le spot semble pourtant assez prisé. C’était la meilleure façon de terminer notre séjour à New-York.

Voilà pour les souvenirs marquants de mon voyage à New York. Je n’ai pas tout mentionné : des trajets en taxi avec « notre » chauffeur adorable (j’avais l’impression d’être avec Ranjit de How I Met Your Mother, pour ceux qui ont la référence), une croisière sur la rivière Hudson à la nuit tombée, des galères avec la TVA dans les supermarchés, et pas mal d’autres trucs. Ce sera pour un autre article !

En tout cas j’espère vous avoir donné envie de visiter New York !

A bientôt sur le blog,

Jérémy