Vous commencez à planifier un road trip en Norvège ? Excellente idée : c’est l’un des plus beaux pays que j’ai eu la chance de parcourir. Entre les fjords majestueux, les villages paisibles au bord de l’eau, les routes panoramiques et cette ambiance nordique si particulière, on en prend plein les yeux du matin au soir (et du soir au matin si on vient en hiver, avec les aurores boréales !).
Mais la Norvège n’est pas un pays facile pour un road trip : les distances sont longues, la météo parfois capricieuse, les routes difficiles, sans parler du coût de la vie exorbitant. Bref, mieux vaut partir un minimum préparé pour éviter les galères et profiter pleinement du pays.
Dans cet article, je vous partage donc mes 8 conseils essentiels pour réussir votre road trip en Norvège, et vous transmettre toutes les infos utiles et pratiques pour organiser votre aventure dans les meilleures conditions.
Prêt ? Alors go !
1. Adapter son road trip à la saison
La Norvège change complètement de visage selon la période où vous partez. En été, vous aurez droit aux journées interminables, aux routes dégagées, aux randonnées accessibles et aux routes panoramiques ouvertes. En hiver, c’est une autre ambiance (que perso j’adore tout autant): neige systématique, routes parfois fermées, températures glaciales, …
Cela signifie que vous n’organiserez pas votre road trip de la même manière : que ce soit pour l’itinéraire, les activités, l’hébergement (pas de camping sauvage possible en hiver, par exemple), etc, les choses seront radicalement différentes selon la saison à laquelle vous allez faire votre road trip.
Donc mon premier conseil est finalement assez logique mais je préfère le redire pour éviter des déceptions : choisissez votre période en fonction de ce que vous voulez faire. Si vous voulez faire de la rando et du bivouac, n’espérez pas partir en dehors de la période juin-août. Si vous voulez observer les aurores boréales, privilégiez la période novembre-mars. Si vous avez envie d’en prendre plein la vue sur les routes panoramiques, ou de pousser la voiture jusqu’aux Lofoten ou au Cap Nord, alors partez à partir du milieu du printemps (et revenez au maximum avant le milieu de l’automne).
Bref, vous l’avez compris : soit vous adaptez le « thème » de votre road trip à la période de l’année à laquelle vous allez partir, soit vous choisissez une période de l’année qui permet de faire ce que vous avez envie de faire. Car, finalement, la clé, c’est d’éviter les attentes irréalistes, et donc les déceptions potentielles.
2. Choisir un itinéraire réaliste pour votre road trip en Norvège
Je me souviens de mon premier road trip en Norvège. Plein d’innocence, je me disais « oh, c’est juste à 150 km d’ici, ça va aller vite« . Tu parles ! Conduire en Norvège, c’est particulier : les routes sont sinueuses, étroites, parfois limitées à 60 km/h. On est loin des 150 kilomètres sur mes belles routes de Normandie !
Rajoutez à cela le fait que les paysages sont merveilleux, et que vous allez vous arrêter toutes les dix minutes pour admirer le décor, et je vous assure que les 150 kilomètres de distance vont vous prendre pas loin de la journée à parcourir.
Aujourd’hui, avec l’expérience, je compte une moyenne de 60 km/h maximum par trajet. Parfois, la moyenne descend même autour des 50. Ça va peut-être vous paraître faible (et vous allez peut-être penser que je suis un pépé au volant), mais c’est une moyenne réaliste à mon sens, en tout cas si on a envie de faire un road trip tranquille, de savourer les paysages qui défilent sous nos yeux, et qu’on n’a pas envie de trop se mettre la pression pour speeder (mais même si on veut aller à fond, c’est difficile d’excéder les 70km/h de moyenne, sincèrement).
Bref, tout ça pour vous dire que, lorsque vous étudierez l’itinéraire de votre road trip en Norvège, visez plutôt des étapes courtes afin de ne pas vous mettre la pression et d’éviter de passer 6 heures par jour au volant, sinon vous allez passer à côté de la magie du pays.
Dans le même ordre d’idée, je vous conseille d’ailleurs de vous concentrer sur une région plutôt que d’essayer de traverser tout le pays, surtout si vous êtes limité dans le temps (je vous rappelle qu’il y a plus de 1700 kilomètres à vol d’oiseau entre Oslo au sud et Tromsø au nord, par exemple).
Par exemple si vous espérez faire quelque chose comme Oslo → Stavanger → Bergen et ses fjords → îles Lofoten → Cap Nord en deux semaines, c’est impossible, ou alors ça sera un voyage ultra frustrant puisque vous aurez passé plus de temps derrière le volant qu’à admirer les lieux.
A mon sens, soit vous avez le temps de faire le tour complet du pays (je pense qu’avoir un mois devant soi et le minimum dans ce cas là), soit vous définissez une zone réaliste sur le temps dont vous disposez (si vous avez 15 jours, « contentez-vous » d’explorer la région des fjords de Bergen, ou bien les îles Lofoten et Vesterålen, etc).

3. Se préparer à un budget élevé (essence, ferries, péages…)
Le coût de la vie en Norvège est hyper élevé, et on le remarque d’autant plus quand on voyage en voiture : l’essence est plus chère qu’en France, les zones à péage sont nombreuses et inévitables (notamment autour des grandes villes), les tunnels ou les ferries obligatoires (ou quasi, sous peine de faire parfois des détours de 200 kilomètres) sont des véritables gouffres à pognon. Et je ne parle même pas de la location du véhicule en tant que tel (que vous pouvez contourner en faisant la route depuis la France avec votre voiture, mais ça sera un coût aussi).
Rajoutez à cela le coût de l’hébergement et de la nourriture qui sont, là encore, facilement 30 à 50% plus chers que chez nous, et cela donne un budget assez énorme à consacrer à votre road trip norvégien.
Alors, je ne dis pas ça pour vous décourager de le faire, évidemment, mais pour éviter la mauvaise surprise. Car je sais que certains peuvent penser ‘la Norvège c’est la nature, donc c’est pas cher‘. Non : c’est ultra cher, et je vous conseille de l’anticiper avec un bon budget de départ. Ça serait vraiment trop dommage de sous-estimer le coût de votre road trip, et que une fois sur place, vous vous retrouviez bloqué dans un coin de fjord parce qu’il faut lâcher 50 euros pour passer un tunnel pour continuer.
Hébergement, transport et bouffe inclus, je pense qu’il faut compter au moins sur un budget de 200€ par jour si on veut être large. Là aussi, je sais que certains vont avoir les yeux exorbités et dire que j’exagère : on peut évidemment s’en sortir pour moins que ça, mais je préfère vous donner une fourchette haute et que vous ayez une bonne surprise en ne dépensant « que » 150€ par jour lors de votre road trip, plutôt que vous dire ‘c’est cool les gars, allez-y freestyle, ça va le faire avec trois fois rien‘, et finalement vous mettre dans la galère financièrement.
Bref, je conclus ce paragraphe sur ça : prévoyez un gros budget pour votre road trip en Norvège.
4. Vérifier que la voiture est bien équipée pour l’hiver norvégien
Vous allez peut être me dire : « Mais, Jérémy, je ne compte pas venir en hiver« . Oui mes amis, mais l’hiver en Norvège ça peut durer 365 jours par an dans certains coins et/ou certaines années. Je me rappelle, lors d’un road trip en plein mois de juin, avoir traversé des bleds qui étaient encore totalement sous la neige. Et je n’étais pas dans le nord du pays, mais dans les régions vallonnées entre Bergen et Oslo, notamment dans le parc national de Hardangervidda. Je n’ose pas imaginer à quoi ressemblait le nord du pays cette année là.
Bref, gardez en tête que vous pouvez tomber sur de la neige, du verglas, ou même simplement de la gadoue, à peu près n’importe où et n’importe quand dans le pays. Donc quelle que soit la période de l’année à laquelle vous ferez votre road trip, je vous recommande d’avoir des pneus hiver adaptés sur votre véhicule (surtout si vous venez de France, car si vous louez une voiture sur place elle sera certainement déjà équipée correctement). Si votre voiture n’est pas équipée, mieux vaut vous en occuper avant de partir, et changer pour des pneus hiver pour être tranquille. C’est un vrai sujet de sécurité en Norvège.
Notez aussi que dans certaines régions (notamment au nord), les locaux utilisent des pneus cloutés, mais là c’est vraiment à voir au cas par cas, si vous venez en plein hiver, et si vous circulez vraiment sur des petites routes (il y a des réglementations locales avec des dates à respecter).

5. Ferries, tunnels et péages en Norvège : ce qu’il faut savoir pour votre road trip
Quand on prépare un road trip en Norvège, on ne s’imagine pas forcément qu’on va passer autant de temps sur des ferries ou dans des tunnels. Pourtant, c’est vraiment une partie intégrante du voyage : il y a plus de 1200 tunnels dans le pays ! Ils permettent souvent d’éviter des détours de plusieurs dizaines de kilomètres (car ils servent, la plupart du temps, à traverser un fjord ou à passer sous une montagne). À noter qu’il y a aussi de nombreux péages aux entrées des grandes villes (11 à l’heure où j’écris ces lignes).
Les tunnels et ponts à péages norvégiens fonctionnent presque tous de manière automatique. Pas de barrière, pas de ticket : vous passez sous un portique, votre plaque est scannée, et vous recevez la facture un peu plus tard chez vous via le système Epass24. C’est simple, fluide et très bien fait, mais il faut juste penser à prévoir un certain budget, car c’est pas donné (et on ne sait pas toujours exactement combien ça nous coûte).
Si vous cherchez une liste des routes à péage en Norvège, vous verrez que ce n’est pas facile d’en trouver une à jour. Leur fonctionnement est, je trouve, très intelligent : le péage sert à rembourser l’investissement initial (tunnel, pont…), et une fois remboursé, le péage est levé. Ça peut redevenir payant ponctuellement en cas de rénovation. On est donc loin du système de quasi-racket qu’on peut connaître chez nous sur certains tronçons aux prix délirants, mais pardon, je m’égare.
Concernant les ferries, là aussi ils permettent d’économiser des heures à contourner un fjord en proposant la traversée pour les véhicules entre deux rives. Les trajets sont fréquents, bien organisés, et ne demandent presque jamais de réservation à l’avance : on se pointe, on embarque sur le premier ferry venu, et hop, on continue notre route de l’autre côté. Le prix dépend de la traversée, mais comptez souvent entre 10 et 30 € pour une voiture + 1 ou 2 personnes. Une fois encore, c’est fluide, efficace, et ça fait partie de l’expérience (et souvent, la traversée elle-même est superbe, il faut voir ça presque comme une petite croisière improvisée).
Notez qu’il y a quelques subtilités dans le fonctionnement des péages qui permettent de faire de petites économies (notamment en commandant un badge ‘télépéage’ AutoPASS en avance). Je vous en reparlerai dans un article dédié si cela vous intéresse, pour ne pas surcharger celui-ci inutilement. Mais l’essentiel est dit : zéro prise de tête, vous passez les péages tranquillement et vous recevrez la note chez vous dans un délai de 1 à 3 mois (pensez juste à vérifier que l’adresse de votre carte grise est bien à jour).
6. Réserver les logements en avance, surtout dans les zones isolées
En haute saison, donc grosso modo de mi-mai à fin août, les hébergements des petits villages et des zones rurales peuvent vite afficher complet. C’est la période à laquelle la Norvège connait un gros afflux de visiteurs (et le phénomène s’accentue chaque année), mais les options d’hébergement restent rares.
En hiver, certains hébergement ferment tout simplement pour la saison. Donc même s’il y a globalement moins de visiteurs dans le pays, il y a aussi moins d’options pour loger, donc le phénomène de rareté des hébergements reste le même.
Autrement dit, pour être clair, je vous conseille vraiment d’anticiper autant que possible les réservations de vos hébergements, afin d’être certain de ne pas être pris au dépourvu et devoir changer les plans de votre road trip en dernière minute.
Je sais que ça sonne moins fun que d’improviser vos hébergements au jour le jour, selon là où le vent vous porte, mais je vous assure que cela vous évitera des déconvenues et du stress.
Accessoirement, si vous cherchez à économiser un peu, privilégiez les campings (généralement propres, bien chauffés, parfois abordables comparativement aux alternatives), et les chalets (‘hytte‘ en norvégien, souvent très charmants bien que rustiques).
Quoi qu’il en soit, ne vous attendez pas à trouver plusieurs options d’Airbnb dans le moindre village, comme c’est le cas en France actuellement : dans certains coins, il y a vraiment peu d’offres, et c’est pas toujours le grand luxe.

7. Être capable de s’adapter à la météo changeante
Je sais qu’on parle, dans cet article, de road trip en Norvège et non pas en Écosse ou en Irlande, et que la réputation de la Norvège sur un plan météorologique est moins catastrophique que ces pays là, mais quand même : il faut garder en tête que la météo y est particulièrement changeante. Comme chez nos voisins anglo-saxons, vous pouvez avoir soleil – pluie – neige – brouillard – grand ciel bleu, en une seule et même journée.
Alors compte tenu de ces possibilités de variation météo, il vous faut être capable d’improviser et même, pourquoi pas, de changer radicalement vos plans si cela s’avère nécessaire.
Donc si vous prévoyez une rando, un route panoramique ou un passage de col, gardez en tête qu’il y a une possibilité non négligeable que le sentier devienne impraticable ou que la route soit fermée, et que vous devrez vous rabattre sur un plan B. Je vous conseille donc, chaque jour, d’avoir plusieurs possibilités en tête et de rester ouvert aux options jusqu’à la dernière minute : soit plusieurs itinéraires possibles (en checkant attentivement la météo), soit plusieurs activités possibles (si une rando n’est pas faisable, trouver un spot sympa pour un moment de « contemplation » à la place, etc).
Je sais que ça peut être hyper frustrant si une journée ne se déroule pas comme vous l’aviez anticipé, surtout quand on vient de loin pour s’offrir un road trip dans un pays comme la Norvège, mais la météo incertaine participe grandement aux ambiances mystiques des fjords brumeux, et à l’atmosphère incroyable de ce pays magnifique. On n’a rien sans rien, malheureusement.
8. S’arrêter souvent : la route fait partie du voyage
Pour moi, l’essence même d’un road trip en Norvège, ce n’est pas de rouler pour aller d’un point A à un point B, mais de choisir un chemin au cours duquel on s’arrête à volonté pour découvrir ici une cascade, là un point de vue, …
Prenez le temps de vous arrêter sur le bord de la route, de faire quelques pas dans la nature, de respirer à plein poumon et de contempler le décor magique que vous avez sous les yeux.
Laissez-vous surprendre par un fjord qui apparaît au détour d’un virage, par une petite maison rouge au milieu d’une forêt enneigée. Votre road trip n’en sera que plus beau, plus mémorable.
Conclusion : un road trip en Norvège est le voyage d’une vie

Compte tenu du budget qu’il faut mettre, de l’organisation nécessaire, de l’éloignement géographique aussi (si on vient en voiture depuis la France), je considère qu’un beau road trip en Norvège est le voyage d’une vie. Ou, en tout cas, pour les amoureux de la nature, un voyage à faire au moins une fois dans sa vie tant les décors sont uniques, merveilleux, et les souvenirs créés indélébiles.
Si vous prenez le temps de vous organiser correctement, que vous avez réussi à réunir le budget nécessaire pour profiter pleinement de l’expérience, et que vous suivez quelques règles simples (notamment le fait de lâcher prise sur la météo et que vous êtes prêt à improviser en cas de nécessité), alors vous allez vivre, sur les routes de Norvège, un moment inoubliable. En tout cas, c’est tout le mal que je vous souhaite ! Perso, les souvenirs de mes road trips en Norvège (j’ai eu la chance d’en faire plusieurs car j’ai eu de la famille et des amis qui ont vécu là-bas), sont ancrés à jamais dans ma mémoire de voyageur.
Bon séjour à tous en Norvège, soyez prudent sur la route !
Jérémy
