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Apprendre une nouvelle langue : pourquoi j’en ai fait un défi

J’aime voyager (sans blague, Jérémy, tu tiens un blog de voyage et la première phrase de ton nouvel article c’est « J’aime voyager » ? Bravo !). J’aime aussi apprendre des langues.

Pourtant, à vue de pif, on peut pas dire que ça aie grand chose à voir.

Pour la plupart des gens, apprendre une langue c’est répéter Bryan is in the kitchen en écho de Madame Rouxel, enseignante en 5e rouge (ouai, on donnait des couleurs à nos classes, dans mon collège !). Sauf qu’en fait, c’est bien plus que ça… et j’ai mis du temps à le comprendre.

Pour moi, l’apprentissage des langues a longtemps été rébarbatif.

Ok, je me démerdais plutôt pas mal à l’école. L’anglais et l’espagnol étaient probablement les deux matières où je m’en sortais le mieux. J’ai même chopé 16 à l’oral du bac dans la langue de Cervantes (puis j’ai tout oublié jusqu’à mon séjour en Espagne, en fin d’année 2012, vachement utile, qu’on vous dit).

Et puis, j’ai commencé à acheter des billets d’avion. D’un niveau d’anglais médiocre (pour un citoyen du monde en tout cas, – car probablement proche de l’excellence pour un français), je suis passé à un level franchement fluent (genre maintenant je mets même des mots anglais dans mon article, pour faire in, you know).

Et j’ai fini par avoir le déclic.

Mais merde : c’est quand même trop chouette de pouvoir parler avec des gens d’un autre pays !

Alors je me suis mis sérieusement à l’anglais. J’ai maté Lost en VOSTFR, et maintenant je regarde How I Met Your Mother sans les sous-titres (je m’endors même dessus, ces derniers temps, tant c’est devenu mauvais, mais c’est une autre histoire dont je vous parlerais si j’ouvre un blog sur les séries télés). Et puis j’ai compris un truc qui m’a radicalement fait changer ma vision des langues :

Apprendre une langue, ce n’est pas juste communiquer avec d’autres êtres humains en utilisant des mots rigolos. C’est carrément acquérir un nouveau mode de pensée. Mettre le doigt sur des sensations qu’on ne peut pas exprimer dans sa propre langue, et leur faire prendre tous leur sens.

Parler une langue étrangère, c’est découvrir d’autres façons de voir le monde. C’est comprendre l’état d’esprit d’un pays. C’est capter les racines d’un peuple.

C’est réaliser les différences culturelles dans la manière de s’exprimer.

Quand l’américain dit « make some cash« , le français dira « améliorer son train de vie« .

Quand l’américain dit de quelqu’un qu’il est « successful« , le français dira qu’il a une « (bonne) situation« .

Rien qu’avec ces deux phrases, on voit la différence de mentalité entre le français moyen et l’américain moyen. Je prends des exemples volontairement extrêmes, mais l’idée est là : le choix des mots d’une langue à l’autre implique derrière tout un mode de pensée, toute une façon de se comporter en société. La manière dont on dit « merci » en France n’a rien à voir avec la façon de le faire au Népal, par exemple.

Bref, la manière d’exprimer une chose d’une façon ou d’une autre, révèle la personnalité d’un peuple. Et qu’est ce que le voyage sinon la découverte d’un peuple, d’une culture ?

Depuis que j’ai 15 ans je m’acharne à apprendre une nouvelle langue. Mais cette année, je suis plus motivé que jamais pour apprendre le suédois, et comprendre un peu mieux la culture de ce pays qui me fascine depuis dix ans maintenant.

On fait le bilan à la fin de l’année 2013, mes p’tits potes. En attendant, je me replonge dans ma méthode Assimil.

Vi ses snart !