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Vivre en Espagne : comment mon propriétaire m’a jeté dehors une semaine avant Noël :

C’est le genre de truc qui arrive.

On se réveille un matin, il fait beau, et on se dit qu’on va passer une belle journée.

Et en fait, le soir quand on se couche, on se dit que ce jour là était simplement le pire son séjour en Espagne. Ah oui, petit détail : le « on« , c’est moi.

Ca commençait bien, pourtant, disais-je.

Il faisait beau et j’étais parti pour une excursion sur les collines près de la Sierra Nevada. Une lumière rougeoyante, une vue splendide sur la vallée et sur la ville, je ne regrettais pas une seconde d’avoir passé 2 heures à tourner en rond avant de trouver mon chemin vers ce spot magnifique.

Et puis je suis rentré chez moi. J’ai mangé, et je me suis posé devant une bonne vieille série, complètement KO de mon excursion montagnarde.

Ca aurait dû s’arrêter là. J’aurais dû me coucher, dormir paisiblement, et recommencer une belle journée le lendemain. Mais ça ne s’est pas passé comme ça…

On était le vendredi 14 décembre, à 23h30, et je devais décoller pour Paris le dimanche 16 avec un simple sac à dos et des affaires pour quelques jours, le temps de passer Noël en famille.

Avec des amis, on avait déjà prévu la suite : redescendre en voiture jusqu’à Grenade et passer un nouvel an de fou en Andalousie. Puis se prendre quelques jours pour visiter Séville et Cordoue, avant qu’ils ne remontent vers la Normandie, et que je continue mon séjour ibérique et mon apprentissage de la langue.

Ouai, mais non.

« Tu ne peux pas revenir !« 

J’ai ouvert ma messagerie mail. Un message de mon propriétaire m’y attendait.

En substance, voila ce qu’il disait :

« Salut Jérémy, simplement pour te dire que tu ne pourras pas revenir dans la chambre en Janvier, mon fils revient à Grenade et il la veut. Désolé, bonne continuation !« .

Tous mes beaux plans sont tombés à l’eau quand j’ai découvert ces trois lignes.

Je vais vous épargner les noms d’oiseau dont je l’ai qualifié. Je vais aussi vous épargner la nuit blanche à réfléchir à une solution de secours : ce n’est pas seulement le jour de l’An qui est remis en cause, mais aussi simplement le fait de me trouver un toit pour janvier.

J’ai passé le samedi à courir partout : racheter un billet d’avion, le réimprimer, packer toutes mes affaires, vider ma chambre, dire au revoir dans la précipitation aux gens que j’ai rencontré, et faire un dernier tour dans la ville sous la pluie.

Le dimanche matin, je montais dans le car qui m’emmenait à l’aéroport de Malaga.

La donne avait changé : j’étais à nouveau SDF et je maudissais l’Espagne et la mentalité de son peuple.

Mais bizarrement, une fois la colère passée, j’ai trouvé ça plutôt chouette. Pas de m’être fait jeter dehors, non. Mais d’avoir une nouvelle aventure qui commence, comme ça, totalement imprévue. Car j’ai choisi cette vie là. Celle d’être sur la route et de faire de l’improvisation mon quotidien.

Reste plus qu’à trouver un nouvel endroit où se poser pour quelques semaines. En attendant, cap sur la Hongrie !