Vous envisagez d’explorer le Cap de la Hague pendant votre séjour dans le Cotentin ? Excellente idée : c’est un endroit absolument merveilleux qui plaira en particulier aux amoureux de la nature et de vieilles pierres.
Le cap de la Hague est constitué de falaises escarpées, entrecoupées de petites criques aux airs de bout du monde. Ici ou là se dresse un phare, un petit port de pêche ou une plage de sable fin nichée dans sa baie. Le tout se découvre soit au cours de randonnées sur le GR223 qui en fait tout le tour, soit au cours d’un road-trip en voiture vous permettant de passer facilement d’un endroit à un autre.
Bref, dans cet article, je vous guide dans ma région natale, que j’aime toujours autant après avoir vadrouillé aux 4 coins du monde. Voici les immanquables de votre visite au Cap de la Hague.
Notez que par souci de simplicité, les lieux ci-dessous sont listés selon l’ordre dans lequel ils vous apparaîtront sous les yeux en partant de Cherbourg et en longeant le littoral par la côte nord du Cap de la Hague jusqu’à Goury, puis en finissant par la côte sud jusqu’à Siouville-Hague.
C’est, à mon sens, le meilleur circuit à faire pour découvrir toutes les merveilles de ce coin magnifique du Cotentin, notamment parce que dans ce sens là votre voiture sera toujours « côté mer », ce qui n’est pas négligeable pour admirer les paysages. Allez, trêve de blabla, on rentre dans le vif du sujet !
Infos pratiques en bref :
> Le tour du cap de la Hague se fait en voiture (ou en tout cas, par vos propres moyens), car il n’y a pas de transport en commun. Si vous n’en avez pas, louez-en une à votre arrivée en gare de Cherbourg (à réserver en avance sur cette page).
> Pour le logement, mon coup de cœur va pour ce magnifique gîte à deux pas d’un de mes sites préférés du cap de la Hague, le lieu-dit de Landemer.
> Enfin, si vous voulez découvrir les lieux avec un guide papier, je vous conseille celui-là assez complet sur La Hague, et qui parle également du reste du Cotentin. Et prenez cette carte IGN du cap de la Hague !
Cap de la Hague : les immanquables de la côte nord
Commençons notre découverte du Cap de la Hague par sa côte nord, au départ de Cherbourg.
> Landemer
Quand on suit la route touristique qui part de Cherbourg, Landemer est le premier point de vue sur les côtes du cap de la Hague.
Pour y accéder, il ne faut pas rater la petite sortie sur la droite de la route, qui mène à un parking minuscule. De là, vous pouvez marcher jusqu’à une sorte d’esplanade où se trouve aussi un ancien bunker allemand : la vue est fantastique, avec ces caps, falaises et succession de criques qui se laissent deviner. Si vous regardez de l’autre côté, entre la végétation vous apercevrez Cherbourg et les contours de la plage d’Urville.
Le sentier du littoral, le GR 223, que l’on nomme dans la Hague le « Sentier des Douaniers« , passe par Landemer, au niveau du parking, et vous emmène au milieu de ces paysages. Si vous avez les bonnes chaussures, n’hésitez pas à vous y engouffrer pour découvrir tout ça de plus près, vous ne le regretterez pas !
> Le hameau de Gruchy
Entre Landemer et la baie de Quervière, je vous invite à découvrir le joli petit hameau de Gruchy, dont les maisons sont toutes en vieilles pierres typiques de la région. C’est un endroit agréable pour flâner : les ruelles sont entièrement réservées aux piétons (seuls les résidents ont le droit de circuler en voiture), et les maisons sont toutes plus belles les unes que les autres.
En descendant vers le littoral, on retrouve le sentier des douaniers de la côte nord du cap de la Hague. Ceux qui aiment les points de vue peuvent aller jusqu’à Castel Vendon, qui se trouve à 150 mètres de là par le sentier qui part sur la droite : une petite promenade facile avec des paysages magiques sous les yeux.
Autrement, c’est aussi dans ce hameau de Gruchy que l’on trouve la maison natale du peintre Jean-François Millet, la fierté locale. L’entrée coûte 4,50€ et, de mon point de vue, ne vaut la visite que pour deux raisons : soit pour découvrir l’intérieur des maisons historiques de la Hague, soit parce qu’on apprécie particulièrement l’œuvre du personnage. Autrement, c’est cher pour ce que c’est. Mais s’il pleut… why not ! En tout cas, le hameau de Gruchy est chouette !
> La Baie de Quervière
Quelques kilomètres après Landemer, une fois passé les communes de Gréville-Hague et d’Eculleville aux jolies maisons en pierre, vous allez vous rapprocher de la baie de Quervière, via une toute petite route particulièrement étroite. Sur la droite, les panneaux vous indiqueront l’accès à la baie, là aussi soyez attentif car il est facile de le louper.
La baie de Quervière s’ouvrira bientôt devant vous, avec ses galets, ses petits caps rocheux et verdoyants qui la bordent de chaque côté, et son eau constamment agitée. C’est un excellent point de départ pour randonner sur le sentier des douaniers, qui passe là et vous emmène vers Landemer si vous partez à droite, ou vers Omonville si vous partez à gauche (en regardant la mer).
Il y a un parking gratuit mais à la haute saison, l’endroit étant populaire, il est rapidement plein (faut dire que le parking n’est pas extrêmement grand non plus). Mon conseil : venir tôt.
> Omonville-la-Rogue
Peu après la baie de Quervière, la route qui fait le tour du cap de la Hague rentre dans les terres avant de redescendre vers le village d’Omonville-la-Rogue. Tout en bas du village se trouve une petite digue avec un port où flottent une vingtaine de barques, au large d’une plage de galets ouvertes sur les collines verdoyantes du Cotentin. Un vrai petit coin digne de l’Irlande profonde : j’adore.
Si vous avez une petite faim, il y a un café-restaurant au bord des flots, juste en face de la digue. Le bâtiment n’est pas très beau (c’est certainement la bâtisse la moins jolie de tout le bourg, malheureusement), mais si vous choisissez une table près des baies vitrées, vous serez consolé par la vue merveilleuse qui s’offrira à vous pendant votre repas ou votre boisson.
A part sa baie et son petit port, ce que j’aime à Omonville-la-Rogue, c’est l’homogénéité de ses jolies maisons en pierre décorées de lierre grimpant et aux fleurs colorées. Si les rues n’étaient pas bitumées, on se croirait volontiers à une autre époque. Prenez le temps de flâner dans le bourg, en particulier sur les rues de l’Église et de la Place : si vous aimez les vieilles pierres, ça devrait vous plaire.
> Port Racine
Un peu plus loin sur la route, en quittant Omonville, vous allez tomber sur le plus petit port de France : Port Racine.
C’est un endroit pittoresque au possible avec ses toutes petites digues en pierre qui renferment quelques minuscules barques, le tout entouré d’une verdure toute irlandaise. A marée basse, une petite plage se forme et certains courageux vont même jusqu’à se baigner ou plonger des digues. Si vous vous lancez, soyez prudent : il y a de forts courants par ici.
Si vous voulez prendre un moment pour apprécier la quiétude des lieux, je vous recommande la terrasse de l’hôtel L’Erguillère, qui se trouve juste au dessus de Port Racine : la vue sur la mer ainsi que sur les côtes du cap de la Hague que vous venez de traverser est absolument somptueuse. Vous pourrez vous garer facilement et gratuitement sur le parking qui part à gauche de la route avant le port (si vous faites ce circuit dans la Hague dans le sens que je vous conseille).
Ceux qui ont envie de se dégourdir les jambes pourront également rattraper le sentier des douaniers juste au-dessus de l’hôtel, au moment où la route fait un coude sur la gauche (le sentier continue tout droit).
> Goury et son phare
Tout au bout du cap de la Hague se dresse le phare de Goury, sur le petit village du même nom. Là, le paysage a changé : les vallons des kilomètres précédents ont disparu, de même que les hautes haies et la végétation luxuriante.
Autour de Goury, constamment battue par les vents, la végétation ne pousse pas plus qu’à hauteur des genoux. Les paysans du coin ont disposé des petits murs de pierre pour délimiter les champs de mouton et tenter de freiner le vent. La vue s’étend aussi bien sur terre que sur la mer constamment agitée. Les quelques petites maisons de Goury, son port minuscule, son phare, sa croix et ses moutons semblent figés dans une autre époque : c’est un vrai voyage dans le temps que de s’y promener.
Mon conseil, si vous trouvez qu’il y a trop de monde à Goury (c’est possible car l’endroit commence à avoir sa petite réputation), c’est de remonter vers le nord par la D401 jusqu’au sémaphore. Il y a beaucoup moins de monde et vous pourrez admirer ces immenses étendues de verdure découpées par des murets de pierre et des barrières en bois, où paissent tranquillement vaches et moutons. Une fois au bout, vous pourrez marcher sur le sentier du littoral avec toujours le phare de Goury en ligne de mire.
Sur un plan personnel, ce n’est pas l’endroit que je préfère du cap de la Hague : mon cœur bat davantage pour la côte sud dont je parlerai plus bas, mais Goury a vraiment des allures de bout du monde, c’est un immanquable absolu de votre visite dans le cap de la Hague.
Cap de la Hague : les immanquables de la côte sud
Continuons notre petit périple dans le cap de la Hague et passons désormais à la côte sud. C’est ma préférée : elle alterne les caps majestueux, les criques de galets, les plages de sable fin, le tout avec un vue constante sur les îles anglo-normandes au large. Un vrai petit coin de paradis. Allez, je vous montre tout ça !
> La baie d’Ecalgrain
Une fois sur la côte sud du cap de la Hague, dès que vous aurez quitté Goury, vous allez vous retrouver dans des paysages sauvages où le temps ne semble pas avoir de prise. Le premier -et meilleur- exemple sera la baie d’Ecalgrain, où vous arriverez rapidement via la D401.
Le premier point de vue que vous aurez de la baie sera juste après avoir traversé le hameau de Laye, quand la route commence à descendre : toute la baie s’ouvre face à vous, c’est magnifique. Si vous voulez vous poser pour admirer tout ça calmement, il y a une aire de pique-nique sur la gauche, juste après un panneau indiquant une descente pentue à 10%.
Sinon, garez-vous tout en bas, sur le parking officiel de la baie d’Ecalgrain. De là, vous pourrez au choix descendre sur la plage (mix de galets et de sable – baignade non surveillée), ou bien suivre le sentier des douaniers, qui passe également par ici, et vous emmènera parmi les plus beaux paysages du cap de la Hague à mon goût : l’anse de Culeron et le Nez de Jobourg, dont je parle ci-dessous.
> L’anse de Culeron
Pour accéder à l’anse de Culeron, vous n’aurez même pas besoin de reprendre la voiture depuis la Baie d’Eclagrain : il vous suffit de suivre le petit sentier de randonnée qui part depuis le parking, sur votre gauche quand vous êtes tourné vers la mer (il monte assez raide au départ, ça ne sera malheureusement pas pour toutes les conditions physiques…). A peine 500 mètres plus loin, en contrebas du sentier, juste avant que celui-ci ne se trouve caché de la mer, vous aurez sur votre droite la petite anse de Culeron, un endroit méconnu et absolument magique, en particulier à marée haute quand les vagues viennent lécher les pieds des falaises décharnées. Un vrai bonheur !
Si vous y êtes à marée basse, vous pourriez avoir la tentation de descendre le petit passage escarpé qui mène aux galets. Si vous le faites, soyez vraiment prudent, il y a eu un éboulement l’année dernière et l’accès est encore plus difficile qu’avant.
Le super spot pour admirer l’anse de Culeron et la baie d’Ecalgrain en même temps, c’est sur le promontoire qui se trouve juste à droite de l’anse, en retrait du sentier. C’est là d’où j’ai pris ma photo qui illustre la partie précédente, sur la baie d’Ecalgrain. Attention au vent : ça souffle généreusement !
En tout cas, si vous cherchez un endroit pour être tranquille pendant votre expédition dans le cap de la Hague, l’anse de Culeron devrait vous ravir.
> Le Nez de Jobourg
Avec la pointe de Goury, le Nez de Jobourg est l’endroit le plus connu du Cap de la Hague. C’est aussi, très souvent, la photo « carte postale » de la région. Il faut dire que l’endroit est atypique : le Nez de Jobourg ressemble à une grosse bosse de dromadaire verte avançant dans une mer turquoise. Par beau temps, on peut voir l’île anglo-normande d’Aurigny depuis le Nez, avec parfois l’impression qu’elle flotte au milieu des nuages.
Il y a un grand parking gratuit légèrement en retrait du Nez de Jobourg, et vous trouverez aussi un café-restaurant en pierre, assez élégant, offrant une jolie vue sur les paysages de la Hague. Mais si vous aimez marcher, ce que je vous conseille c’est d’emprunter le sentier des douaniers qui part vers le sud, direction l’Anse des Moulinets et les Treize Vents (cf plus bas) : vos efforts seront récompensés par des paysages extraordinaires.
> L’anse des Moulinets et les Treize Vents
Entre le Nez de Jobourg et le village de Vauville (dont je parle plus bas), vous trouverez tout un tas de caps, de baies, de criques, d’anses, qui se succèdent semble-t-il à l’infini. Le sentier des douaniers (le GR 223) vous fera passer par ces paysages décharnés, battus par les vents et les flots, où vert émeraude et bleu turquoise se côtoient pour le plus grand plaisir de nos yeux.
Parmi les endroits remarquables de toute cette zone du cap de la Hague, je vous en ai sélectionné deux : l’anse des Moulinets et le lieu-dit de Treize Vents. Les deux sont accessibles en voiture. Le premier, l’anse des Moulinets, dispose même d’un petit restaurant avec une vue magnifique. Le second, Treize Vents, offre à ceux qui suivent la route du littoral (la D403) un point de vue sur toute la baie de Vauville, où s’étendent d’immenses plages de sable fin, jusqu’au cap de Flamanville.
Deux endroits que j’adore, et surtout deux endroits qui raviront aussi bien ceux qui aiment marcher que ceux qui ont juste envie de se poser pour admirer les paysages.
> Vauville : sa plage, sa mare et ses jardins
Vauville est le premier vrai village que vous croiserez sur la côte sud du cap de la Hague, et on est déjà pratiquement à sa sortie. Dans le hameau historique, vous trouverez de belles maisons en pierre aux jardins fleuris. Un petit cours d’eau passe par là et amène un peu de fraîcheur à l’ensemble.
Il y a beaucoup à faire à Vauville, surtout par rapport à la taille du village. Ce que je vous recommande, d’abord, c’est d’aller vous promener sur son immense plage de sable fin, qui donne une vue imprenable sur toute la côte de la Hague que vous venez de suivre (ne manquez pas les anciens bunkers nazis, à demi ensevelis par le sable).
Ensuite, quand vous verrez un passage dans les dunes, engouffrez-vous et allez marcher autour de la Mare de Vauville qui se trouve là, en retrait de la mer. C’est une réserve naturelle sauvage, entre dunes et marais. Je n’y connais rien mais je sais que le lieu est très prisé les amateurs d’observation d’oiseaux (perso j’y viens juste pour m’y promener).
Enfin, terminez votre découverte de Vauville par une visite du château et de son jardin botanique qui regroupe plus de 1000 espèces sur 4 hectares (9,50€ l’entrée par adulte, par contre). Un bel endroit, à découvrir surtout pour les amoureux des plantes.
Conseil bonus : pour l’un de mes points de vue préféré du cap de la Hague, c’est de quitter Vauville par la D237, vers la direction de Biville. La route prend de la hauteur et offre un panorama absolument merveilleux sur les dunes de Biville, la mare de Vauville, les falaises du cap de la Hague et s’étend même jusqu’à la plage de Siouville. Extra ! Si vous voulez vous arrêter pour prendre des photos ou admirer le paysage, il y a un parking dans le virage en épingle, juste avant que la route ne rentre dans les terres.
> Les dunes de Biville
Peu connues, les dunes de Biville sont totalement atypiques, hors du temps, et surprennent à chaque fois les gens à qui je les fais découvrir. Pendant longtemps, les dunes étaient un territoire militaire, bordé de fils barbelés interdisant tout accès. Et puis dans les années 2000 l’endroit s’est ouvert au public. Mais les habitants du Cotentin avaient tellement intégré l’interdiction de s’approcher des lieux que même aujourd’hui il n’y a pas grand monde pour s’y promener.
Comme son nom l’indique, il s’agit d’immenses dunes de sable fin, où pousse une végétation de chardons, d’ajoncs, et d’autres plantes aux allures désertiques. C’est un vrai délice de s’y perdre : on se croirait vraiment ailleurs, dans des contrées chaudes et sèches, bien loin du reste des paysages du cap de la Hague où le vert et le bleu dominent.
Parmi les curiosités des dunes de Biville : des restes d’engins militaires abandonnés, des jeeps, des chars, et même des bunkers nazis. Si on ne sait pas qu’ils y sont, ça fait un drôle d’effet de voir apparaître en face de soi un char-mitrailleur (ou je ne sais pas quel nom ça peut bien porter) au détour d’une dune.
Un immanquable absolu de toute visite du cap de la Hague, à mon avis !
> La plage de Siouville-Hague
Enfin je vous propose de terminer ce périple autour du cap de la Hague par la plage de Siouville-Hague, certainement la plus belle du Cotentin : une immense étendue de sable fin, bordée de dunes, et avec une vue magnifique sur, justement, le cap de la Hague et ses côtes décharnées. Par beau temps, les contours de l’île anglo-normande d’Aurigny se révèle sur l’horizon. Et ceux qui veulent un point de vue pourront grimper sur le Mont Saint-Pierre, petit promontoire qui domine toute la plage de Siouville.
Notez aussi que s’il y a des surfeurs parmi vous, Siouville-Hague est LE spot à ne pas manquer dans le Cotentin : son école de surf est réputée dans tout le pays, et vous croiserez tout au long de l’année des gens en combinaison avec la planche sous le bras.
Enfin, Siouville-Hague est aussi une halte intéressante pour manger un morceau au Baligan (il y a souvent des concerts l’été) ou au Cap Marine (celui-là étant littéralement au bord de l’eau, idéal pour admirer le coucher de soleil).
Autres endroits intéressants du Cap de la Hague
S’il vous reste du temps, ou si la météo vous est défavorable et que vous cherchez des endroits plus abrités à découvrir pendant votre visite du cap de la Hague, voici quelques suggestions qui pourraient vous plaire. De mon point de vue, aucune ne mérite réellement le titre de « immanquable » du cap de la Hague, mais je vous les cite au cas où.
> La maison de Jacques Prévert
Si vous êtes amateur de poésie, la maison de Jacques Prévert, dont vous avez probablement appris par cœur quelques unes des œuvres à l’école primaire, pourrait faire l’objet d’un arrêt pendant votre séjour dans le cap de la Hague. Elle se trouve sur la commune d’Omonville-la-Petite. Vous y découvrirez l’univers du poète, des manuscrits, la table sur laquelle il travaillait, etc… . L’entrée est à 5 euros par adulte, ce qui fait cher, je trouve, si on n’est pas un inconditionnel absolu du personnage.
> Le planétarium de Ludiver
S’il y a des passionnés d’astronomie parmi vous, le planétarium de Ludiver est une visite à considérer pendant votre séjour au cap de la Hague. J’ai assisté une fois, quand j’étais ado, à une représentation des « nuits étoilées », comme une séance de cinéma mais à 180 degrés, c’était impressionnant et passionnant. Il y a aussi un espace musée pour tous ceux qui veulent en apprendre davantage sur les étoiles, le système solaire, la lune, le phénomène des marées, etc… Toutes les infos sont détaillées sur leur site officiel.
> La batterie d’Auderville
Pendant la seconde guerre mondiale, les nazis ont érigé des fortifications tout au long de leur frontière maritime : le Mur de l’Atlantique, un chantier titanesque. Il consiste en des centaines de kilomètres de bunkers, blockhaus et tunnels visant à surveiller le large et se défendre en cas de débarquement allié. Une portion de ce mur de l’Atlantique est visible à Auderville, au cœur du cap de la Hague (localisation exacte ici sur Maps). Immanquable pour les passionnés d’histoire !
> Le manoir du Tourp
Enfin, avant de passer aux conseils pratiques pour réussir votre séjour au cap de la Hague, voici ma dernière suggestion de visite : le manoir du Tourp. Comme son nom l’indique, c’est un beau manoir tout en pierre qui a été entièrement restauré pour recevoir désormais des expositions temporaires et permanentes sur le thème du travail de la terre, de la Hague, du Cotentin.
L’entrée dans la cour du manoir et dans certaines expos sont gratuites, mais le « parcours-spectacle » permettant de découvrir l’histoire des lieux est payant (7€ à l’heure où j’écris ces lignes). Toutes les infos sont sur leur site.
Conseils pratiques pour séjourner au cap de la Hague
Dans cette partie, je réponds à toutes les questions pratiques que vous vous posez sur l’organisation de votre séjour dans le cap de la Hague.
> Où loger au cap de la Hague
Le cap de la Hague est particulièrement sauvage, et à part quelques villages il y a assez peu d’habitations, en particulier sur le littoral.
Le bourg de Beaumont-Hague, dans les terres, est là où se concentrent la plupart des habitants de la Hague, mais ce sont surtout des gens qui travaillent à l’usine de retraitement des déchets nucléaires, que vous ne manquerez pas de voir pendant votre séjour, et cette bourgade n’a absolument pas le moindre intérêt touristique. Je vous déconseille d’y loger pendant votre séjour.
A mon sens, tout l’intérêt de venir visiter le cap de la Hague, c’est justement pour expérimenter cette sensation de bout du monde, d’être loin de tout, de nature sauvage, de vieilles pierres entre terre et mer.
Du coup, je vous propose cette petite sélection selon l’endroit où vous souhaitez loger.
L’hôtel Le Landemer, sur la côte nord du cap de la Hague. Assez proche de Cherbourg, à l’entrée du sentier des douaniers, et avec une vue mer magnifique. C’est le plus haut de gamme de cette sélection (donc assez cher, forcément), mais la qualité est là.
Cette petite maison extra, avec un charme fou, à deux pas du magnifique site de Landemer également, et avec des propriétaires aux petits soins. Mon coup de coeur absolu pour loger dans la Hague. Regardez les photos et lisez les commentaires : s’il est libre pendant votre séjour, jetez-vous dessus, vous n’allez pas regretter votre choix !
– La Roche du Marais, sur la commune d’Omonville-la-Petite (différente d’Omonville-la-Rogue que je mentionnais plus haut dans ce guide). Un peu vétuste d’après certains avis, mais les chambres avec la vue mer sont chouettes. Et les prix sont abordables, ce qui n’est pas négligeable. Attention : peu de réseau téléphonique sur place.
– Ce grand gîte à Auderville : idéal si vous venez entre amis ou en famille nombreuse, car il peut accueillir jusqu’à 8 adultes ! La localisation tout proche de Goury est aussi un point fort, car il vous permettra d’être rapidement aussi bien sur la côte sud que la côte nord du cap de la Hague.
– Les Bruyères : un compromis très intéressant, bien qu’en retrait du cap de la Hague, assez « enfoncé » dans les terres. Son avantage majeur, c’est de vous emmener facilement sur les plages de la côte ouest du Cotentin, dont celle de Siouville, très rapidement. Si vous venez dans le Cotentin pour la Hague mais pas seulement, alors c’est un bon choix, sinon tournez-vous vers une des options que je cite précédemment.
> Où (bien) manger dans la Hague
J’ai déjà mentionné quelques restaurants dans les lignes précédentes mais je vais vous refaire un petit topo clair et rapide ici.
Il y a pas mal de bons restaurants un peu partout dans la Hague. L’un des meilleurs et des plus réputés, c’est le Landemer, qui se trouve juste à côté du point de vue du même nom que j’ai mentionné en début de cet article. On y mange divinement bien, des plats raffinés, avec une vue imprenable sur la mer. Par contre, il est cher.
A Omonville-la-Rogue, j’ai un faible pour le Café du Port, qui offre une bien jolie vue sur les barques et la digue du petit port (d’où son nom, vous l’aviez deviné). La cuisine est simple et bonne, et l’ambiance familiale. On y croise de nombreux randonneurs qui font le tour du GR 223 et qui y font étape.
Un peu plus loin se trouve le restaurant Le Moulin à Vent, qui a la réputation d’offrir des mélanges de saveur originaux. Le cadre est chouette, au-dessus de Port Racine.
Sur la commune de Goury, au niveau du port, il y a le « Ô P’tit Crabe » qui propose une cuisine locale et assez délicate, avec en prime plusieurs bières du Cotentin à découvrir. Le personnel est gentil comme tout, en plus.
Dans Jobourg, à l’intérieur des terres, le restaurant La Bruyère a une excellente réputation auprès des locaux, bien que je n’y ai jamais mangé (je reviendrai vous donner mon avis quand j’aurais testé !).
Sur la côte sud, je vous conseille le Moulinets et sa vue imprenable. Et enfin, à Siouville-Hague vous pouvez manger au Cap Marine, dont la terrasse donne littéralement sur la plage, l’endroit rêvé pour admirer un coucher de soleil.
Voilà, j’ai essayé de couvrir à peu près tous les coins du cap de la Hague. Avec ça vous devriez trouver un resto qui vous plaise sans devoir faire trop de route, selon l’endroit où vous vous trouverez quand vous aurez un petit creux ! Bon app’ 🙂
> Comment venir et comment se déplacer une fois sur place
Le Cap de la Hague est, de par sa situation géographique, particulièrement isolé : c’est le bout du monde, comme on dit souvent.
Pour s’y rendre, il n’y a pas énormément d’options : ça sera en voiture. Soit la vôtre si vous en possédez une, soit sinon en location depuis la gare ferroviaire de Cherbourg (à louer ici). Pour venir jusqu’à Cherbourg, il n’y a que la ligne SNCF Paris-Caen-Cherbourg comme option (tarifs et billets ici). Il y a aussi des Blablabus qui font le trajet pour des prix vraiment intéressants.
Pour circuler une fois au cap de la Hague, la voiture est obligatoire car il n’y a pas de transport en commun. Les plus beaux endroits sont de toute façon assez isolés.
Si vous venez en camping-car, sachez que sur la route des Caps, qui fait entre autre le tour du Cap de la Hague, vous pourrez circuler sans problème car la voie est large. Mais vous aurez plus de mal à pénétrer dans les toutes petites routes où il est déjà difficile de se croiser en voiture. Il y a énormément de spots pour vous poser pour la nuit, pas de difficulté de ce côté là (même si, doucement, des arrêtés municipaux se mettent à chasser les camping-cars…).
> Quand venir et à quelle météo s’attendre
La météo dans le Cotentin est assez imprévisible malheureusement. Ces dernières années, la tendance est la suivante : de la pluie et des tempêtes pratiquement non-stop entre grosso modo mi-octobre et début avril. Et après ça, entre mai et fin-septembre, un temps généralement assez sec mais toujours avec du vent, ce qui peut vite donner une impression de fraîcheur (voir de froid). Dans les deux cas, les températures sont soit douces pour l’hiver soit fraîches pour l’été, donc si vous n’aimez pas les extrêmes vous trouverez votre bonheur.
Ceci étant dit, vous pouvez tout à fait venir en plein mois de juillet, et avoir une semaine de pluie ininterrompue : c’est malheureusement la grande inconnue de tout séjour au cap de la Hague, et dans le Cotentin plus généralement.
Si je devais tout de même vous conseiller une période, je vous dirais que le mois de mai est souvent agréable : entre la floraison générale de la campagne et la météo douce et généralement clémente, c’est de mon point de vue l’une des meilleures périodes pour venir voir le Cotentin et le cap de la Hague. Et ensuite, bien sûr, de juin à septembre, avec une préférence personnelle pour l’arrière-saison qui est généralement douce et propice aux baignades (les températures de l’air et de l’eau sont sensiblement identiques, ce qui fait qu’il est très facile d’y rentrer). Je reparle des baignades dans la Hague un peu plus bas.
> Les meilleures portions pour marcher / randonner au cap de la Hague
Si vous aimez randonner, vous allez être heureux au cap de la Hague car le GR 223, plus connu sous le nom de « sentier des douaniers », en parcourt tout le littoral. J’ai déjà croisé un certains nombres de marcheurs qui partaient de Siouville, dormaient à Goury, et finissaient ensuite par rejoindre Cherbourg, en deux jours de marche complet. Là c’est clairement le meilleur moyen de découvrir le cap de la Hague, mais il faut être quand même sacrément motivé (et être en excellente forme physique).
Si vous êtes comme moi, à savoir amoureux de la nature, mais pas forcément un grand sportif, il y a quelques portions de ce sentier que je recommande en particulier.
D’abord, une de mes préférées, c’est la partie qui part de Landemer et qui va jusqu’au bas du hameau de Gruchy (où se trouve la maison de Jean-François Millet). Comptez 45 minutes de marche, sans difficulté majeur, sauf l’ascension finale vers le hameau (là c’est sacrément raide, mais heureusement très court). Si vous vous sentez les jambes, continuez jusqu’à la baie de Quervière avec 45 minutes de marche supplémentaire, et la découverte de jolies criques sur le chemin, le tout dans une verdure magnifique. Comptez donc 3 bonnes heures l’aller-retour si vous faites l’intégralité de ce parcours, vallonné dans l’ensemble mais très facile, même avec des enfants. Vous pourrez garer votre véhicule facilement peu importe le point de départ que vous choisirez.
Autre portion que j’aime particulièrement, sur la côte sud cette fois, c’est entre la baie d’Ecalgrain et l’anse des Moulinets, qui fait passer notamment par le Nez de Jobourg. Selon votre forme physique, vous pouvez vous contenter de faire Ecalgrain-Jobourg via l’anse de Culeron, pour une grosse demi-heure de marche, ou bien continuer jusqu’aux Moulinets, en rajoutant deux heures supplémentaires. Soit 5 heures au total, aller-retour (pas trop d’autres possibilités malheureusement). Là c’est plus difficile, plus vallonné (ça casse les mollets et le rythme, cette succession de montées et descentes), mais les paysages sont sublimes.
Voilà pour mes préférences, mais quoi qu’il en soit, au cap de la Hague, vous pouvez vous garer n’importe où, suivre le sentier des douaniers dans un sens ou dans l’autre, et vous aurez toujours sous les yeux des vraies merveilles. Ne vous privez surtout pas !
> Où se baigner au cap de la Hague
Bien qu’il y ait énormément de criques, de baies et de plages dans le cap de la Hague, il est fortement déconseillé de se baigner dans l’immense majorité d’entre elles en raison des forts courants qui circulent par là. C’est en effet au large de la Hague que passe le Raz Blanchard, l’un des courants les plus puissants d’Europe, et qui a déjà envoyé par le fond un grand nombre de navires. Je vous invite donc à respecter vraiment les consignes locales concernant les baignades et à privilégier les zones surveillées, même si vous êtes un nageur confirmé.
Sur la côte nord, tout juste à l’entrée du cap de la Hague, il y a la plage d’Urville qui permet de se baigner agréablement. Plus loin, je sais que certains aiment bien mettre les pieds dans l’eau à Port Racine quand la marée est basse. Entre les deux, il y a plusieurs criques dont celle du Doué du Moulin, juste à côté de la baie de Quervière, où des gens font quelques brasses de temps à autre. Soyez vigilant si vous vous lancez par là car ce n’est pas surveillé. Bannissez catégoriquement toute baignade à Goury, là c’est vraiment de l’inconscience pure tant les courants sont puissants, ainsi que dans toutes les criques que vous pourriez rencontrer entre Jobourg et la plage de Vauville.
C’est donc, à partir de la plage de Vauville, immense étendue de sable fin, que vous pourrez vous baigner en sécurité (enfin ne faites pas n’importe quoi pour autant). La plage est surveillée l’été de 11h à 19h. Et enfin le meilleur spot de baignade dans la Hague, c’est à Siouville-Hague, d’assez loin la plus belle plage du Nord-Cotentin d’ailleurs, avec toutes les infrastructures qui vont avec.
Bilan et avis sur le cap de la Hague
On arrive au terme de ce long article sur le cap de la Hague, j’espère avoir été assez complet et vous avoir donné toutes les infos dont vous pourriez avoir besoin pour préparer votre séjour sur place.
Si vous aimez la nature, les grandes étendues sauvages, l’ambiance de bout du monde et les atmosphères irlandaises, alors vous allez vraiment être ravi par votre séjour au cap de la Hague, même par temps maussade.
Un tour assez complet peut se faire sur une journée, car finalement les distances sont assez courtes (comptez une soixantaine de kilomètres au total pour faire le circuit Cherbourg – Goury – Siouville par la côte). Mais de mon point de vue, on peut sans problème se prendre une semaine dans la région si on veut vraiment prendre le temps de découvrir tout ça en détails, en prenant son temps.
D’ailleurs au-delà du cap de la Hague, le reste du Cotentin mérite aussi que l’on s’y intéresse tant la région est belle (Saint-Vaast-la-Hougue, Barfleur, les marais de Carentan, …). J’ai écrit pas mal de guides détaillés sur toutes ces destinations, n’hésitez pas à cliquer sur les liens qui se trouvent dans l’article et dans les suggestions un peu plus bas pour y accéder.
Pour finir, si cet article vous a été utile, pensez à cliquer sur J’aime ci-dessous : ça m’encourage à continuer de publier régulièrement des guides complets sur les destinations où je me rends (ça me prend du temps, mine de rien).
Et si vous voulez soutenir mon travail, vous pouvez faire un truc tout simple : passer par les liens présents dans mes articles quand vous réservez des hébergements, billets de transport, location de voiture, activités, etc. Certains organismes me reversent une petite commission sans que cela ne change rien au montant que vous réglez, et ça me permet de tenir ce site à flot.
Voilà, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter un excellent séjour au cap de la Hague ! J’espère que ces lieux vous enchanteront autant que moi. Profitez bien !
Jérémy