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Vivre en Croatie : mes 21 conseils pour réussir votre expatriation

Vous envisagez de partir vivre en Croatie mais vous voulez en savoir plus sur ce pays avant de franchir le pas ? Vous avez bien raison : la Croatie est un pays magnifique, que je vous encourage fortement à visiter. J’ai habité pendant plus d’un an et demi dans sa capitale, Zagreb, et j’ai adoré.

Dans cet article, je vous parle en détails de la vie en Croatie et je vous donne tous mes conseils si vous décidez de partir vivre dans ce beau pays.

Prêt ? C’est parti !

Pourquoi j’ai décidé de m’installer en Croatie

Même si j’y ai passé un an et demi et que j’ai adoré mon séjour sur place, ce qui est étonnant c’est que je n’avais jamais rêvé de la Croatie avant de m’y installer. Mon pays de cœur quand j’étais plus jeune, c’était la Suède (où je suis d’ailleurs allé vivre également à une époque déjà bien lointaine, c’était à Göteborg).

J’ai donc atterri en Croatie totalement par hasard. Je voyageais depuis plusieurs mois en sac à dos à travers les Balkans, j’ai passé pas mal de temps à vadrouiller entre la Macédoine, la Serbie, la Slovénie, le Monténégro et la Bosnie. Puis je suis arrivé à Zagreb et j’ai eu un coup de cœur pour la ville. Ce coup de cœur coïncidait aussi avec un moment de fatigue, où j’en avais marre de changer de logement tous les 3-4 jours.

J’ai donc visité des apparts meublés à Zagreb, j’en ai trouvé un qui me plaisait bien dans le cœur de la capitale, j’ai réfléchi un peu et j’ai signé mon bail. Dans la foulée, j’ai très vite rencontré des gens accueillants et très sympas, qui m’ont vite fait me sentir chez moi dans ce pays où je ne connaissais rien, pas même un mot de leur drôle de langue.

Les formalités pour partir vivre en Croatie

Passons à une partie pas très fun mais réellement indispensable : les formalités pour avoir le droit de vivre en Croatie. J’aborde tout ça de manière volontairement succincte car le but de cet article n’est pas de vous faire un guide précis de l’installation en Croatie, mais de vous donner un aperçu de la vie sur place (et ça, j’en parle un peu après en détails).

> Les démarches administratives pour être autorisé à vivre en Croatie

La Croatie est un pays membre de l’Union Européenne mais pas de l’espace Schengen. Cela signifie qu’il y a des contrôles aux frontières, mais qu’une simple carte d’identité française valide permet de s’y rendre.

Vous avez le droit de rester jusqu’à 3 mois dans le pays en tant que touriste. Au-delà des trois mois, ce qui sera votre cas si vous décidez de vivre en Croatie pour une durée indéfinie, il est nécessaire de faire des démarches administratives attestant de votre présence dans le pays en tant que résident. La plus importante (et la seule obligatoire, en fait) consiste à obtenir l’OIB, sorte de numéro de sécurité sociale croate permettant notamment l’ouverture d’un compte en banque (donc de recevoir votre futur salaire). Les démarches sont assez rapides à faire, il s’agit d’un simple formulaire à remplir et à transmettre au bureau compétent, j’y reviendrai plus précisément dans un article complet si jamais ça vous intéresse.

A part l’OIB à obtenir, vous devrez aussi ouvrir un compte bancaire croate (depuis le 1er janvier 2023 la Croatie a abandonné sa monnaie nationale et est passée à l’euro), et bien sûr, tout ce que vous feriez en France si vous déménagiez « normalement : chercher un appartement, souscrire aux abonnements habituels, (électricité, internet, …), etc.

> Les démarches à faire en France avant de partir en Croatie

Concernant les démarches à faire en France avant de déménager en Croatie, il y en a quelques unes également. La principale étant de prévenir le centre des impôts dont vous dépendez que vous allez vous expatrier. Un rendez-vous physique avec un conseiller est l’idéal afin de vous faire expliquer précisément vos droits et obligations (tout dépend de votre situation personnelle : actif ou retraité, niveau d’imposition, présence ou non de patrimoine, etc). Je vous invite à consulter cette page du site du gouvernement, vous en saurez davantage.

A part ça, il vous faudra évidemment rendre votre logement (ou bien le vendre ou le mettre en location si vous en êtes propriétaire), résilier les différents abonnements souscrits (EDF, internet, …), et prévenir tous les organismes avec qui vous avez des relations de votre changement d’adresse à venir (banque, mutuelle, sécu, … notamment).

> Le déménagement de la France vers la Croatie

Une fois la paperasse réglée, il faudra rentrer dans le concret avec un déménagement en bonne et due forme. Si vous habitez actuellement en France, le plus simple pour partir vivre en Croatie c’est de faire appel à une entreprise qui a l’habitude de s’occuper de ce genre de choses.

Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, ça ne coûte pas forcément beaucoup plus cher de déménager à l’étranger que de partir vivre dans une autre région de France. Le tarif pour un déménagement international oscille entre 1000 et 10 000€ selon le volume d’objets à transporter et le mode de transport que vous choisissez. Pour partir vivre en Croatie, je vous conseille de choisir l’option « routière » ou « ferroviaire », c’est le plus simple et souvent le moins coûteux (bien que cela dépende aussi du volume du déménagement : si vous avez peu de choses à emmener, l’aérien est une option à envisager – c’est ce qu’a fait ma sœur quand elle est partie vivre en Norvège, elle n’avait que quelques cartons à transporter).

Quoi qu’il en soit, demandez toujours plusieurs devis pour votre déménagement avant de choisir avec qui vous allez travailler, car tous les prestataires ne se valent pas.

Si vous ne souhaitez pas vous embêter avec un déménagement complet, vous pouvez aussi faire comme je l’ai fait : partir avec le minimum dans un sac à dos et chercher un logement meublé à votre arrivée en Croatie. Mais il faut aimer vivre dans le minimalisme.

Au niveau des appartements à proprement parler, sachez que j’en ai visité plusieurs avant de choisir celui où j’ai passé un an et demi, et franchement il y a de tout et n’importe quoi. Les croates ont la fâcheuse tendance à surmeubler leurs intérieurs avec des grosses armoires en bois massif, c’est assez spécial comme type de déco, on a vite l’impression d’être chez son arrière-grand-mère. Le plus simple pour avoir quelque chose de réellement à votre goût, c’est de louer vide et d’amener votre mobilier. Mais ça coûte plus cher.

Où vivre en Croatie : les différentes région de Croatie

Contrairement à l’image que l’on peut se faire de la Croatie quand on se contente d’y passer en touriste, c’est un pays très varié et très riche aussi bien en paysage, en culture, en climat ou en êtres humains. La Croatie, c’est loin d’être un gigantesque resort où il fait beau toute l’année, comme je pouvais le croire avant de m’y rendre et de l’explorer en détails. Ci-dessous, je vous présente les principales régions de Croatie avec leurs caractéristiques particulières.

> Zagreb la capitale croate

Zagreb est plutôt petite pour une petite capitale : elle doit être approximativement de la taille d’une ville comme Lyon. C’est une ville particulièrement agréable à vivre (de toute façon vous ne me ferez jamais dire le contraire, héhé 🙂 ), les gens y sont détendus et agréables (c’est rare pour une capitale, où les habitants ont plutôt tendance à être un poil snobinards). En tant qu’étranger, il est facile d’y faire des rencontres car c’est là qu’il y a la plus grosse communauté expat du pays (dont quelques français avec qui vous descendrez allègrement des pintes de bière dans les meilleurs bars de la ville). C’est aussi là, j’ai trouvé, que les croates sont les plus avenants.

> L’Istrie

La région d’Istrie, c’est un peu la Bretagne de la Croatie. Pas pour la météo, mais parce qu’il s’agit d’une petite péninsule où les habitants ont une identité régionale très marquée. L’intérieur des terres est vert, vallonné, et la côte est pleine de petites criques rocheuses comme on en trouve de si jolies chez nos amis bretons.

La plus grande ville, c’est Pula, assez industrielle et très peu vivante hors saison, je ne vous conseille pas spécialement de la retenir pour y élire domicile. En revanche, la vie est vraiment douce dans les petits villages d’inspiration médiévales, un tout petit peu à l’intérieur des terres. Ce n’est pas la région la plus touristique du pays (la palme revient à la Dalmatie), mais l’été il faut quand même s’attendre à voir débarquer une armée d’allemands en sandales-chaussettes, entre autres.

> La Dalmatie

Les principales grandes villes de Croatie, hormi Zagreb, se trouvent dans la région de Dalmatie : Dubrovnik, Split et Zadar. Dans ces villes, on retrouve un rythme et un cadre de vie très méditerranéen : du soleil, du ciel bleu, et des toits de tuiles rouges à perte de vue.

Autant j’adore venir sur la côte croate pour me ressourcer, autant je ne me verrais pas du tout vivre dans l’une de ces villes, tant elles sont soumises au rythme du tourisme. Le coût de la vie dans cette partie de la Croatie varie du simple au quadruple selon les saisons et les endroits où vous choisissez de dépenser votre argent. Je pense aussi que dans cette région, à moins d’habiter dans un village où on finit par connaître tout le monde, les croates ne vous considèreront jamais comme autre chose qu’un touriste, mais jamais comme un local, ce qui peut être une sensation désagréable quand on fait tout pour s’intégrer.

Ceci étant dit, la Dalmatie est une région magnifique, qui bénéficie d’un taux d’ensoleillement hors du commun. Si vous n’avez pas envie de vivre dans une grande ville mais plutôt dans un village sur une île ou dans l’arrière-pays, vous bénéficierez alors de beaucoup d’avantage (un coût de la vie « normal » pour la Croatie, une réelle douceur de vivre, un climat agréable toute l’année, bref une vie simple mais de qualité).

> La Slavonie

La Slavonie est la région la plus rurale de Croatie, dont la plus grande ville est Osijek. Elle se trouve au nord-est du pays, dans la zone la plus plate et la moins intéressante au niveau touristique. Il y a peu à y faire et la qualité de vie n’est pas forcément idéal (hiver froid et rugueux, peu de vie culturelle, pas d’expatriés, …). Seul le faible coût de la vie pourrait être attractif dans ce coin du pays. Mais sinon, honnêtement, je ne vous conseille pas de partir vivre dans cette région de Croatie.

> Mon petit bilan perso

Vous l’avez compris, quand il s’agit de choisir un endroit où vivre en Croatie, ma préférence va pour sa capitale, Zagreb. J’aime moins l’ambiance de Split, Dubrovnik ou Zadar. C’est très touristique en haute-saison, et je trouve vite l’ambiance « surfaite ». Tout le monde se la joue un peu beau-gosse belle-gosse, un peu comme sur la « riviera » chez nous, et ça m’agace vite. J’aime mieux le côté froid des gens dans les terres (c’est sûrement le climat qui veut ça).

Après Zagreb, mon second coin préféré de Croatie c’est l’Istrie. Mais je pourrais aussi m’installer quelque temps dans un petit village dans l’arrière-pays zadarois afin de profiter tranquillement des montagnes, tout en ayant la mer et le soleil à proximité, mais sans en subir les désagréments (touristes en masse, et prix plus élevés).

Toutefois, gardez en tête que ceci est purement subjectif. Vivre à Zadar, Split ou Dubrovnik doit être tout sauf désagréable, hein, il faut juste savoir à quoi s’attendre. De même, certains n’accrocheront pas à l’ambiance de Zagreb, ou à son climat plus difficile en hiver (on flirte plusieurs semaines de suite avec les zéros degrés).

Mon vrai conseil pour savoir où vivre en Croatie, c’est de faire d’abord un premier tour du pays en tant que simple visiteur, de passer une semaine par-ci, une semaine par-là, et voir comment vivent les gens. Essayez de passer ce séjour comme si vous étiez un habitant à l’année, donc évitez d’occuper votre temps avec des attractions touristiques (puisqu’une fois sur place vous ne les ferez plus). Et voyez la région ou la ville qui vous correspond le mieux.

Vivre et travailler en Croatie

Dans cette partie, j’aborde le sujet primordial quand on décide de partir vivre à l’étranger (en Croatie ou ailleurs) : le travail et les opportunités professionnelles.

> L’état du marché du travail en Croatie

Quand vous parlez avec des croates, ils déplorent tous le taux de chômage important, le manque d’opportunité pro dans leur pays, etc. C’est vrai et faux. En tant que croate, il est effectivement difficile de trouver un job stable et bien payé, si bien que la jeunesse croate, sitôt son diplôme en poche, s’expatrie en Allemagne ou en Autriche afin de s’offrir la chance d’une carrière plus florissante.

En conséquence de cette fuite des travailleurs qualifiés, la Croatie est en pénurie permanente de nombreux corps de métier, ce qui peut avantager les expats dont les diplômes correspondent (il y a énormément d’opportunité dans le domaine de la santé par exemple, pour citer un domaine que j’ai appris à bien connaître lors de mon séjour en Croatie).

Si vous n’avez pas de diplôme particulier, il pourra être difficile de trouver du travail en Croatie car, à diplôme et compétence égale, les croates vont préférer embaucher l’un des leurs (ce qui est parfaitement logique à mon humble avis).

> Le salaire en Croatie

Le salaire moyen en Croatie est autour de 700 euros par mois. C’est une moyenne sur l’ensemble du pays : à Zagreb et à Dubrovnik, on atteint pratiquement un salaire moyen de 900€ par mois. Si vous envisagez d’aller travailler dans une petite ville comme Karlovac, on tourne plutôt autour des 550€ par mois.

Encore une fois, ce salaire moyen ne veut pas dire grand chose, il est là surtout pour vous aider à imaginer le coût de la vie global dans ce pays (car si les salaires sont plus bas en Croatie, il en va de même pour le coût des logements, de la nourriture, des loisirs, etc, donc finalement en terme de pouvoir d’achat pur et dur, ça ne change pas grand chose de gagner moins si tout le reste est moins cher aussi). Pour en savoir plus sur le coût de la vie en Croatie, je vous invite à poursuivre la lecture de cet article car je détaille tout ça un peu plus bas.

> Travailler en Croatie en temps que français

Pour un français qui souhaite vivre en Croatie, les secteurs les plus porteurs sont le tourisme et surtout l’enseignement du français. Ma copine, qui ne parle pas anglais et qui n’a pourtant aucun diplôme dans l’enseignement, avait sans cesse des propositions pour enseigner le français dans des écoles de langues de Zagreb.

De nombreuses agences de voyage cherchent également des français ou francophones pour servir de guide touristique aux groupes venus visiter la Croatie. L’inconvénient, c’est que ça ne rapporte des revenus que pendant la haute-saison, mais c’est une valeur sûre.

Enfin, il y aussi des call centers qui cherchent des francophones natifs : plusieurs grosses boîtes internationales cherchent à embaucher des français pour faire du SAV, ils ont régulièrement besoin des locuteurs natifs basés à Zagreb.

Bref, au niveau du marché du travail pour les français en Croatie, ce n’est pas la grande folie mais il y a toujours des options. Les principaux lieux où vous avez des chances de trouver quelque chose, c’est à Zagreb et sur la côte, dans les coins les plus touristiques.

Mon conseil : réseautez avec les expats français qui vivent en Croatie et pourront vous parler des opportunités qui se présenteront. A vous de voir, ensuite, lesquelles vous serez prêt à saisir.

Vivre en Croatie : le coût de la vie

Globalement, le coût de la vie en Croatie est moins élevé qu’en France. Voyons ça en détails.

> Le coût de la nourriture en Croatie

A Zagreb, je faisais systématiquement mes courses sur le marché de Dolac (qui a lieu tous les jours). La plupart des fruits et légumes sont entre 20 et 50% moins chers (tant qu’on achète de saison). Dans les supermarchés en centre ville, c’est en moyenne à peu près les mêmes prix qu’en France. Certains produits importés sont plus chers (si vous êtes comme moi et que vous ne pouvez pas vous passer de fromage, ça fait gonfler le budget), mais la plupart des produits sont quand même légèrement moins chers qu’en France.

Un truc assez agaçant dans les supermarchés croates : ils ne vendent rien en pack ! Les yaourts, les bouteilles d’eau, et même les bières, tout se vend à l’unité. Du coup, ça devient vite hyper cher (quelque chose comme 50 centimes le yaourt basique, alors qu’en France on a un pack de 16 pour 2€ max).

> Le coût du logement en Croatie

Les loyers en Croatie ont sérieusement augmenté ces dernières années, mais ça reste encore abordable, surtout si on s’éloigne du cœur des villes (où même les croates ont de moins en moins la possibilité de se payer un logement décent : les propriétaires préfèrent mettre leurs biens sur Airbnb et encaisser du cash avec les touristes…).

Pour vous donner une idée, entre 2016 et 2018, avec ma copine on payait 650€ par mois pour un 80m² meublé dans l’hyper centre de Zagreb, juste à l’entrée des rues piétonnes. Et j’avais vraiment un logement super, avec de la hauteur sous plafond, des moulures, etc. Pas du luxe, mais presque. Le même appart’ à Paris coûterait au minimum 2500€.

A Zagreb, il est tout à fait possible de trouver un petit appartement de type F2 à proximité immédiate du centre ville pour 400/450€. Pour la même somme, en dehors de la ville, vous aurez déjà un bel appart’, avec deux chambres. Et dans les zones plus reculées, là vous pouvez même avoir une jolie petite maison et son bout de jardin.

Un truc à savoir sur le logement en Croatie : il y a une sorte de taxe d’habitation à payer de façon mensuelle (les « taxes de la ville », ils appellent ça). C’est indexé sur la surface de l’appart’ et sa localisation. Et, truc original, les paiements se font dans les bureaux de poste et… aux caisses des supermarchés ! J’imagine bien la même chose en France : arriver à la caisse de Carrefour avec mon paquet de pâtes, mon kilo de tomates et ma taxe d’habitation.

> Le coût de la vie au quotidien en Croatie

Ce qui est vraiment intéressant en Croatie, c’est le coût des restaurants et des bars. La pinte de bière coûte entre 1,70€ (la bière de base dans les bars un peu PMU) à 2,50€ (de la bonne bière dans les bars chicos). Le combo « entrée – plat – dessert – café » dans les bons restaurants de Zagreb revient à 12/15€ max. Et y’a encore plein d’endroits où on peut manger à la croate, c’est-à-dire un plat du jour façon grosse pitance cuisinée par une grand-mère, pour moins de 5€. Enfin, dans certains bouis-bouis, on peut même trouver des trucs simples et copieux pour 3€. Évidemment, ces prix sont à pondérer en fonction du lieu où vous souhaitez vous installer : les prix dans le vieux Dubrovnik ne sont pas les mêmes que dans la banlieue de Karlovac.

D’une manière générale, vivre en Croatie coûte environ 20 à 30 % moins cher qu’en France, sur l’ensemble (j’inclus les prix des coiffeurs, garagistes, médecins, et autres divers…). C’est pas la folie, on n’est pas en Asie ou dans certains coins d’Europe de l’Est (Ukraine, Biélorussie, …) mais ça reste vraiment abordable.

> Le niveau de vie en Croatie selon votre situation

Si vous êtes envoyé par une entreprise française pour une expatriation en Croatie, vous aurez un salaire d’expat et vous bénéficierez alors d’un niveau de vie exceptionnel par rapport aux croates (un médecin en Croatie gagne autour des 1300€ par mois, tandis que le salaire minimum d’un expat est plutôt autour des 2000/2500€ par mois, ça offre de belles perspectives).

Si vous venez vivre en Croatie et que vous touchez des revenus français même moyens (je pense par exemple aux retraités qui me liront), vous pouvez vous attendre à vivre confortablement en Croatie. Même avec une retraite équivalente au minimum vieillesse, si vous n’êtes pas trop dépensier, vous pouvez vous offrir une vie agréable en Croatie.

Enfin, si vous venez par vos propres moyens pour travailler sur place, en faisant des petits boulots et en étant payé avec un salaire croate (donc rarement un salaire à 4 chiffres), vous allez vivre comme les locaux, ou comme vous le feriez en France dans la même situation : un petit logement (ou bien un logement très excentré), faire attention à son budget, etc. Pas la grande vie, donc, mais le cadre et l’ambiance générale seront certainement plus agréables qu’en France.

Concernant le niveau de vie générale en Croatie, cela ressemble à peu près à ça :
les centres des grandes villes sont riches (Zagreb, Dubrovnik, Split, et dans une moindre mesure Zadar, Osijek, Rijeka et Pula),
les périphéries de ces villes sont habitées par les classes populaires croates (rien à voir en terme de niveau de vie avec les périphéries de nos grandes villes : en Croatie les « banlieues » ont même plutôt bonne réputation, le quartier de Novi Zagreb par exemple est assez recherché car il offre tout le confort d’une vie citadine mais sans le coût de la vie du centre de la capitale),
les zones rurales sont pauvres, les gens sont propriétaire d’une maison et d’un terrain depuis plusieurs générations et vivent du travail de leurs terres.

C’est un peu schématique, les choses étant évidemment plus complexes et nuancées, mais pour vous donner une idée, c’est à ça que ressemble la vie en Croatie.

Vivre en Croatie : les croates

Les paysages, le coût de la vie et les opportunités professionnelles, c’est bien beau, mais quand on vient vivre dans un nouveau pays, on va avoir à faire à sa population. Voyons ce qu’il en est du peuple croate.

> Comment sont les croates avec les étrangers

Les croates donnent l’image de gens assez froids et distants, ce qui peut rebuter les plus latins d’entre nous, habitués à plus de chaleur. Mais de mon constat personnel, il suffit de briser la glace et creuser un peu pour faire vraiment connaissance et lier de vrais amitiés parmi les locaux.

En fait, en Croatie les rapports humains sont l’inverse des pays latins où tu deviens leur meilleur pote en 5 minutes, mais quand tu les croises le lendemain ils font semblant de ne pas te reconnaître. Là en Croatie, tu mets plus de temps à rentrer dans l’intimité des gens, mais quand t’y es, c’est pour de vrai. Je le constate d’autant plus maintenant que je suis rentré vivre en France : j’ai gardé contact avec beaucoup plus de croates après mon expatriation à Zagreb qu’avec des espagnols après avoir habité en Espagne.

D’une manière générale, je trouve les croates très gentils et très abordables, derrière leur façade typiquement slave, froide et dure. Ils ne refuseront jamais de vous filer un coup de main ou de vous rendre un service si c’est possible. Par contre, s’ils ont quelque chose à dire de déplaisant, ils vous le diront cash également. Ce sont des gens carrés, fiables, honnêtes et droits. Pas de fioriture, pas de faux-semblant, pas d’hypocrisie. Il y a des exceptions, bien sûr, mais globalement, si je devais dépeindre la mentalité croate, ça ressemble assez à ça, d’après mon expérience personnelle en tout cas.

> Comment communiquer avec les croates

En plus de leur langue maternelle, les croates citadins parlent généralement aussi l’anglais. Pas toujours très bien, et plus on monte dans les âges, plus le niveau est faible. Mais globalement à Zagreb et dans les grandes villes, les gens de moins de 30/35 ans ont un très bon niveau. Après, si votre objectif c’est de vous intégrer vraiment dans le pays, l’idéal c’est évidemment d’apprendre le croate. Et là je vous souhaite bon courage : c’est une langue slave, à déclinaison (comme le russe donc). Heureusement, l’alphabet latin facilite les choses pour la lecture et l’apprentissage des bases. Perso, j’ai pris des cours pendant toute la durée de mon expatriation en Croatie, et j’ai toujours un niveau très basique (juste de quoi me débrouiller dans un café ou au restaurant). Mais si vous venez vivre en Croatie, vous allez forcément rencontrer quelques français bilingues en croate.

Dans l’autre sens, je suis toujours étonné du nombre de croates francophones à Zagreb. Et ils adorent la France et les français. Un exemple : je parlais dans la rue avec un pote français expat ici aussi, et en passant devant la terrasse d’un bar, en nous entendant, une jeune femme croate nous interpelle dans un français excellent et se met à nous parler de son amour pour notre pays. C’était la deuxième fois que ça m’arrivait en peu de temps, ça fait bizarre (et plaisir, aussi, j’avoue) !

Bref, si vous parlez l’anglais, vous n’aurez pas de mal à communiquer avec les gens dans les grandes villes et les zones touristiques. Si votre projet c’est d’aller vivre dans la Croatie rurale, alors la maîtrise de la langue locale devient réellement indispensable. Quoi qu’il en soit, si vous avez le projet de vivre en Croatie, essayez d’apprendre les bases de la langue, au moins pour vous différencier des touristes : ça fera vraiment plaisir aux gens !

> Les communautés expats en Croatie

Il y a plusieurs communautés d’expats en Croatie, des gens souvent venus pour le travail et qui se réunissent de temps en temps pour des activités diverses et variées. Dans un premier temps, n’hésitez pas à les rejoindre : c’est vraiment simple d’intégrer les groupes, de faire connaissance, de tisser son réseau. Les expats en Croatie sont accueillants et n’hésitent pas à s’entraider quand quelqu’un a besoin de quelque chose. Etant relativement peu nombreux (en tout cas comparé à des très grandes villes comme Londres, Barcelone, Berlin, …), cela fait que tout le monde se connaît, créant ainsi des rapports plus profonds et une communauté réellement soudée. Idem pour les expats français en Croatie, qui se retrouvent fréquemment au bar « Le Pif » à Zagreb et accueillent à bras ouvert les nouveaux venus : on m’a tout de suite intégré, invité aux événements, etc. Vraiment top !

Partir vivre en Croatie : le climat

Je sais que ce certains français peuvent imaginer de la Croatie quand ils envisagent de partir s’y installer : un pays où il fait beau toute l’année, où les baignades sont possibles même en plein hiver, etc. Je préfère vous le dire maintenant car si votre motivation principale pour aller vivre en Croatie c’est la météo, vous risqueriez d’être déçu.

Alors oui, le climat est globalement bon en Croatie. La côte dalmate, en particulier, offre un taux d’ensoleillement comparable à notre bonne vieille côte d’Azur. Mais l’hiver, il peut faire bien froid aussi. Notamment quand souffle la terrible « bora », un vent glacial que l’on pourrait comparer au mistral. Si vous comptiez vous promener en t-shirt toute l’année, vous allez vite déchanter même dans les coins les plus ensoleillés de Croatie : sur la côte les hivers sont frais, et dans les terres ils peuvent être sacrément rudes (mon premier hiver à Zagreb, les températures sont descendues sous les -10 degrès).

En clair, toute la côte a globalement du beau temps toute l’année : rarement très froid l’hiver, rarement trop chaud l’été (la mer évite la sensation d’étouffement que l’on retrouve dans les terres). Les demi-saisons sont très agréables, aussi bien pour le climat que pour d’autres raisons (moins de touristes, coût de la vie qui redescend, etc).

Dans les terres, à Zagreb ou en Slavonie par exemple, les saisons sont très marquées : des étés aux chaleurs parfois étouffantes, des hivers enneigés et rudes, des automnes doux et aux couleurs exquises, et des printemps verdoyants (parfois un peu pluvieux).

Dans l’ensemble, et de ce que j’ai pu en constater, la météo est quand même très clémente en Croatie. Si on s’habille avec les vêtements appropriés, on peut passer pas mal de temps dehors, tout au long de l’année, à l’exception des pics de froid de l’hiver. Ce qui laisse, quand même, pas mal de temps pour profiter.

Vivre en Croatie : la sécurité

En terme de sécurité, la Croatie est un pays vraiment agréable. En terrasse les gens laissent leur téléphone négligemment posés sur la table. Les femmes laissent leurs sacs à mains sur les sièges en face d’elles. Les gens déposent leurs manteaux sur des porte-manteaux à l’entrée des bars et des restaurants. D’ailleurs j’avais posé la question à une amie croate un jour, en lui demandant si elle n’avait pas peur de laisser sa veste à l’entrée, où n’importe qui pourrait lui faire les poches. Elle a été tellement surprise de ma question qu’elle n’en a même pas compris le sens et m’a répondu quelque chose du genre : « bah non, de quoi je devrais avoir peur ? Je ne comprends pas !« . C’était pour elle une question aussi absurde que si je lui avais demandé « pourquoi tu mets des chaussures quand tu sors de chez toi ?« .

En Croatie, vous pouvez sortir à toute heure du jour ou de la nuit sans craindre quoi que ce soit. Les femmes, même habillées en mini jupe et talons hauts, ne se feront jamais emmerder par personne, peu importe les quartiers. Les mecs sont respectueux : il n’y a pas de gros lourds qui viendront vous draguer ou vous harceler. D’une manière générale, l’atmosphère saine et safe se sent quand on se promène dans les villes croates : les gens sont tranquilles, relâchés, détendus. Personne ne traîne, personne n’est bizarre, pas de groupes de mecs qui cherchent le mauvais coup, même le soir. C’est vraiment, vraiment agréable.

Le seul truc où je fais attention en Croatie, c’est quand il s’agit de la guerre de l’ex-Yougoslavie. Ça fait à peine 20 ans que ces tragiques événements sont terminés, et le sujet est encore sensible chez certaines personnes. Donc j’évite d’évoquer ça, ni même de parler de la Serbie ou de la Bosnie, par exemple, tant que je ne suis pas uniquement avec des gens de confiance.

Bref, en terme de sécurité, même si le risque 0 n’existe jamais nulle part, la Croatie est un vrai petit paradis. Pourvu que ça dure.

J’ai écrit un article complet sur la sécurité en Croatie, si ça vous intéresse je vous invite à aller le consulter.

Vivre en Croatie : mon bilan

Je termine cet article par un petit bilan de la vie en Croatie.

Vous l’avez sûrement compris, c’est une destination que j’apprécie vraiment, et où je retourne régulièrement maintenant que je n’y vis plus.

La vie y est globalement douce, avec des gens accueillants et agréables si on prend le temps de comprendre leur façon de fonctionner. Le coût de la vie fait qu’il est possible de se faire plaisir quand on vient de France (surtout avec un salaire d’expat, ou même avec une retraite française « moyenne »). Les choses peuvent être plus délicates si vous venez à l’arrache pour chercher un boulot sur place : il y a globalement peu d’opportunités en dehors du monde des langues et du tourisme. Si vous venez vivre en Croatie comme ça, sans rien de prévu à l’avance sur le plan professionnel, je vous conseille d’avoir un peu d’argent de côté quand même, pour pouvoir tenir le temps que les choses se précisent.

Mes coins préférés pour une expatriation en Croatie : Zagreb si on aime la vie citadine, sinon l’Istrie ou l’arrière-pays zadarois si on préfère la campagne et/ou la proximité avec la nature (mer et montagne).

Enfin, un dernier conseil : allez voir les coins qui vous attirent le plus d’abord en simple touriste, histoire de vérifier que ça vous correspond et éviter les mauvaises surprises par la suite. N’allez pas vous installer en Croatie « à l’aveugle », c’est vraiment prendre trop de risque, surtout vu tout ce qu’implique un déménagement à l’étranger en terme d’action, de stress et de débauche d’énergie.

Voilà, on arrive à la fin de cet article. J’espère qu’il vous aura aidé à y voir plus clair sur le thème « vivre en Croatie ». N’hésitez pas à consulter mes autres articles, soit sur le fait de partir vivre à l’étranger (29 conseils à lire ici) soit sur des destinations spécifiques en Croatie (j’ai écrit des pavés sur Zagreb, Zadar, Dubrovnik et l’Istrie, entre autres).

A bientôt sur le blog !

Jérémy.